THÉÂTRE ARCHIVES
2017
La Fin de l’homme rouge
Svetlana Alexievitch est une personnalité journalistique, mais également littéraire.
Ses deux essais, La Fin de l’homme rouge et Dix histoires au milieu de nulle part, qui traitent de l’effondrement de l’Union soviétique pour le premier, du quotidien de femmes et d’hommes dans la Russie et la Biélorussie d’aujourd’hui, procèdent à partir d’interviews recueillis tout au long de ces quinze dernières années.
La Cantatrice chauvee
Le 13ème Art, le tout nouveau théâtre de la rive gauche, nous offre une nouvelle version de cette pièce décoiffante, celle de Pierre Pradinas, entouré d’une équipe de choc, Romane Bohringer, Thierry Gimenez, Julie Lerat-Gersant, Alienor Marcadé-Séchan, Matthieu Rozé, Stéphane Wojtowicz, pratiquement tous habitués à jouer sous sa direction.
Juste la fin du monde
Après douze ans d’absence, Louis décide de retourner voir les siens pour leur annoncer sa mort prochaine.
Il retrouve sa mère, sa jeune sœur Suzanne qui avait à peine dix ans lorsqu’il est parti, son frère Antoine, légèrement plus jeune que lui, et Catherine, la femme de ce dernier, dont il fait la connaissance. On comprend que le père n’est plus.
Modi
La pièce raconte les trois dernières années de la vie du peintre et de sa muse, de 1917 à 1920.
Mais que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas d’une tragédie !
Mieux, la pièce est très drôle et les rires – nombreux – des spectateurs, donnent raison au sous-titre de la pièce, publiée : La vie de Modigliani : Tragédie et Commedia dell’Arte.
La Perruche
Grinçant sans jamais cesser d’être comique, ce spectacle est interprété par Barbara Schulz et Arié Elmaleh, chacun défendant son personnage avec conviction et sincérité.
Audrey Schebat, qui signe texte et mise en scène, réussit une navigation au scalpel dans les méandres du couple.
Le Dernier Jour d’un condamné
Un condamné dont on ne sait pas grand-chose hormis qu’il est instruit, qu’il a une mère, une femme, une petite fille de trois ans et du sang sur les mains.
Victor Hugo, l’auteur du roman à thèse adapté pour la scène par David Lesné, l’a délibérément voulu anonyme.
Edmond
Après Le porteur d’histoires et Le cercle des illusionnistes, deux énormes succès, Alexis Michalik revient à ses premières amours, des adaptations pleines de folie comme La mégère à peu près apprivoisée ou Une Folle Journée.
Alors lorsque cet auteur immensément doué s’attaque à LA pièce par excellence du répertoire, Cyrano de Bergerac, on ne peut qu’être alléché.
Les faux British
C’est une pièce mal écrite, interprétée par de mauvais comédiens, dans un décor complètement raté et une régie son approximative.
Mais voilà, tout cela est bien sûr intentionnel et le résultat est des plus réjouissants.
Fucking Happy End
Cabaret insurgé, sous-titre du spectacle, raconte l’esprit délirant qui traverse cette adaptation teintée de psychanalyse des canevas racontées par Perrault.
Les contes de princes et de princesses, Perrault et ses histoires sont comme une vrille au cœur de l’éducation occidentale, une force invisible, inconsciente qui enveloppe la moitié des divertissements d’enfance. Voilà la matière dont Sarah Fuentes s’inspire pour l’adapter dans une veine totalement contemporaine...
Mon Cœur
Selon les différents comptages, le MEDIATOR, commercialisé de 1976 à 2009, a causé entre 2000 et 3 morts. Cette dernière estimation est celle de feu Jacques Servier, PDG du groupe Servier, qui mit sur le marché ce médicament.
On estime que plus de 5 millions de personnes ont consommé du MEDIATOR en accompagnement d’un traitement pour diabétique ou tout simplement comme coupe-faim, dans le but de maigrir.
Un monde merveilleux
C’est dans le vestiaire d’un parc d’attractions fortement inspiré par son indétrônable modèle américain que nous faisons connaissance des quatre acteurs de la toute nouvelle attraction qui devrait faire fureur : Le monde merveilleux de Peter Pan.
Mais voilà on comprend très vite que l’on va fréquenter quatre bras cassés dans un style très éloigné et approximatif des personnages du pays imaginaire.
Exercices de style
« Exercices de style » est l’un des ouvrages les plus célèbres de Raymond Queneau, créateur de l’Oulipo.
Le principe : l’auteur se donne des contraintes, ici d’écrire 99 versions d’une même histoire. Histoire d’ailleurs sans importance, un banal fait divers tout à fait insignifiant, une querelle dans un autobus.
C’est un prodige d’inventivité, de drôlerie, un véritable plaisir pour qui aime la langue française.
Le Paris des femmes
Pour cette troisième et dernière soirée du Paris des Femmes 2017, quatre pièces courtes ont été proposées en lecture spectacle sous la direction de Catherine Schaub à la mise en scène.
Le thème imposé pour toutes ces écritures : Scandale
2016
Ma famille
Et si l’on vendait ses enfants au marché pour gagner un peu d’argent ? Et si l’on mettait ses parents dans un « dépôt de vieux » en échange de quelques pesos ?
Voilà comment fonctionne la famille imaginée par l’auteur uruguayen Carlos Liscano. Les quatre comédiens qui l’interprètent parviennent à nous emmener dans un univers aussi cruel que touchant dans lequel se côtoient la banalité des rapports familiaux et l’absurdité la plus totale.
La Cruche
Henri de Vasselot mêle à la comédie acide quelques airs du début du XXème siècle qui nous permet de retrouver avec plaisir les très belles voix des interprètes.
Et d’apprécier le jeu exceptionnel des quatre comédiens, aussi à l’aise que dans le chant.
Faust
L’ambiance globale renvoie au début du siècle dernier, entre deux guerres, avec un côté expressionniste rendu encore plus fort par des costumes hors du temps, sorte de toges sans âge sans modernité.
L’histoire de Faust est ici resserrée exclusivement autour de son amour pour Marguerite.
Le Mariage forcé de George Dandin
La Compagnie du Homard Bleu s’en est emparé avec son enthousiasme habituel et son imagination débridée (J’avais adoré leur Bourgeois Gentilhomme).
Si a priori cela parait une bonne idée d’avoir associé « Le mariage forcé » et « George Dandin », j’émettrais cette fois plus de réserve quant au traitement infligé à l’œuvre de Molière.
Scènes de violences conjugales
La référence au film d’Ingmar Bergman est claire mais le propos est complètement différent. Changement d’époque, changement de lucidité, autre manière de montrer la réalité. Ici il est directement question des violences faites aux femmes à l’intérieur du couple.
Sur une scène construite en blocs géométriques, sans aucunes courbes, comme pour mieux faire ressortir les corps, deux couples vont se former, s’aimer et finir par se détruire de l’intérieur.
Félicie
Curieuse idée d’avoir exhumé cette œuvre de Marivaux que lui-même n’a jamais fait jouer.
Car voilà une pièce qui mêle un esprit conte avec des fées propre à enchanter un jeune public et une atmosphère théâtre narrant l’éducation d’une jeune fille face aux tentations de l’amour, thème plus destiné aux adultes mais autant dire des plus démodés.
Dernier remords avant l’oubli
Jean-Luc Lagarce est un de nos auteurs contemporains paradoxalement parmi les plus joués alors que son œuvre est terriblement difficile, traitant d’incommunicabilité avec une part importante donnée aux non-dits, aux silences, alors que le théâtre est l’art de la parole.
C’est dire l’importance du metteur en scène et des comédiens qui doivent se jouer de cette gageure avec maestria.
Erzuli Dahomey, déesse de l’amour
Récompensée par le prix Théâtre 13 des jeunes metteurs en scène, cette pièce de l’auteur haïtien Jean-René Lemoine, a déjà été montée au Vieux Colombier en 2014.
Elle conte l’histoire d’une famille BCBG où la mère, Victoire Maison, veuve, ex-actrice et quinquagénaire, pleure son fils, disparu au Mexique.
Columbo, Meurtre sous prescription
Meurtre sous prescription est l’adaptation française d’une pièce américaine écrite par William Link et Richard Levinson qui créèrent le personnage de Colombo et qui fut un triomphe à Broadway en 1962. Chacun se rappelle le génial Peter Falk qui fit du lieutenant une image incontournable de cet enquêteur étourdi, brouillon durant la soixantaine d’épisodes de cette série culte.
Petits crimes conjugaux
C’est sur une trame des plus simples qu’Éric Emmanuel Schmitt tisse une réflexion sur le couple, l’amour, la durabilité des sentiments et leur érosion due au temps. Gilles et Lisa vivent ensemble depuis quinze ans : tiédissement des désirs, non-dits et méfiances ont fini par envahir leur vie commune.
La pièce se déroule intégralement dans leur appartement, un tête-à-tête d’une soirée capitale.
À droite à gauche
À la lecture de l’argument, (comment peut-on être un acteur riche, célèbre et être de gauche ? Comment peut-on être ouvrier chauffagiste et voter à droite ?) on sait à quoi s’attendre.
Difficile quand on s’attaque à un thème politique d’éviter les poncifs, c’est un peu d’ailleurs ce que j’avais reproché à Politiquement correct vu récemment.
Peau de vache
Dernière pièce de Barillet et Grédy est du boulevard sans intrigue entièrement basée sur la psychologie des personnages et non sur le quiproquo et les rebondissements de situation.
Autant dire que tout repose sur les comédiens et le metteur en scène.
Moi, moi et François B.
Voilà une pièce déroutante, au sujet inhabituel, qui nous emmène aux confins de l’absurde, où un rebondissement peut en cacher un autre et qui n’est pas sans faire penser à Six personnages en quête d’auteur de Pirandello.
À ce jeu de qui est qui, l’auteur montre une maîtrise parfaite et noue habilement la trame de son récit.
La dame blanche
On croyait le genre réservé au cinéma, Azzopardi et Danino ne reculant devant rien, les voilà qui se mettent en tête de nous prouver le contraire !
Et voilà sur scène des fantômes qui s’envolent sur nos têtes, des ours qui clignotent sans piles, des tiroirs qui s’ouvrent tout seuls et toute une cohorte de démons qui entourent le public pour son plus grand plaisir !
Monkey Money
Deux familles aux opposés extrêmes.
L’une fait partie des dix familles les plus riches du pays : le grand patron patriarche – vieillard tout puissant, un sourire bonasse qui cache un visage de calcul – sa fille, qui se prénomme K, rendue exsangue par cet univers patriarcal qui ne respecte que les mâles, et le futur gendre – jeune loup aux dents acérées ivre de réussite et prêt à tout pour faire partie des puissants.
Les Fourberies de Scapin
C’est Rémi de Monvel qui assure la mise en scène. Il situe l’action en Italie dans les années 50, après tout Molière ne s’est-il pas inspiré de la Commedia dell’arte?
Argante et Géronte ont des airs de mafioso, on entend d’ailleurs en introduction la musique du Parrain. Pas de décor mais une utilisation astucieuse de la structure du lieu, avec ses portes et ses escaliers.
Quand le diable s’en mêle
L’idée titre qu’à eue Didier Besace est de lier trois pièces de conflits conjugaux de Feydeau en infiltrant, dans chacune des pièces, le diable. Comme sortant des enfers par une porte dérobée, celui-ci ouvre le spectacle dans la fumée et les râles.
Politiquement correct
Salomé Lelouch écrit et met en scène une comédie d’actualité.
Elle la situe en 2017, entre les deux tours des élections présidentielles, et rythme l’histoire de flash infos réalistes.
Télescopant univers politique et sentimental, elle nous fait suivre deux personnages qui vont tomber amoureux alors que leurs orientations politiques sont complètement à l’opposé, elle bobo de gauche, lui militant Front National.
Un macchabée dans la baignoire
Lorsqu’Alice, son ex, surnommée « Alice au pays des emmerdes », débarque avec un cadavre dans les bras alors qu’il s’apprête à recevoir sa nouvelle conquête, Maxime comprend que ses ennuis ne font que commencer.
La situation est d’autant plus embarrassante que la petite amie attendue est une jeune policière, inspectrice de surcroît.
Bigre
Imaginez trois chambres de bonne sous les toits, alignées le long d’un triste couloir qui débouche sur les toilettes communes.
Trois univers dont le décor très travaillé suffit à cerner ses occupants, des anti-héros aussi touchants que drôles dans leurs maladresses : le maniaque dans son univers immaculé très high tech, l’écolo hirsute et bordélique dans son capharnaüm qui déborde jusque sur le palier et la jolie voisine, fleur bleue entre ses murs roses.
Temps mort
Qu’arrive-t-il après la mort ?
C’est ce qu’imagine Alice de La Baume qui nous représente cet au-delà sous forme administrative, aussi tatillonne et absurde que dans la vie !
Peggy Pickit voit la face de dieu
Deux couples se retrouvent. L’un médecin humanitaire, revient d’Afrique après six ans d’absence, l’autre vit dans son petit confort, maison, voiture, enfant.
Après les effusions des retrouvailles, très vite le malaise s’installe, incompréhensions et rancœurs vont vite mener le bal dans ces deux mondes aux choix différents.
Pour 100 briques t’as plus rien
On rit énormément des aventures de ces deux pieds nickelés, d’une maladresse hilarante dans leur réalisation d’un braquage peu ordinaire.
Car c’est une succession de situations plus loufoques les unes que les autres avec une succession de personnages improbables qui servent à merveille des dialogues savoureux.
Les Prisonniers du château d'If
La pièce met avant tout en exergue ce bel esprit de fraternelle humanité, qui redonne force et courage aux hommes dans le malheur, pour résister à l’injustice et garder espoir.
Je descends souvent dans ton cœur
Une histoire qui nous parle d’amour et de deuil. L’amour d’une fille pour sa mère emportée par un cancer.
Pas n’importe quelle mère. Une simple secrétaire mais aussi et surtout une Diva, une déesse, aux yeux de l’enfant puis de la jeune fille...
Mazel tov tout va mal !
Que dire, sinon qu’il s’agit d’un spectacle plein d’humanité et de malice. Et d’autodérision, bien sûr. On passe une soirée agréable grâce à l’allant des comédiens et au burlesque des situations.
La Prison heureuse
Trois belles jeunes femmes expressives, gracieuses, lisses et proprettes grignotent des sticks. Mais elles nous font rapidement comprendre, en proclamant haut et fort l’invraisemblance du théâtre, que nous avons devant nous Julien, Robert et Albert (ou es-ce Marc ?) en tout cas, trois hommes malheureux qui ruminent des marguerites pour oublier qu’ils sont enfermés dans cette terrible prison qu’est leur vie. Absurde… sans aucun doute...
La Chair et l’Algorithme
Élisabeth Bouchaud maîtrise, elle se transforme avec force et détermination de petit chaperon rouge en reporter de guerre, passe des hommes aux femmes avec humour et allégresse. La scénographie est intéressante, elle tourne autour de deux rouleaux géants de carton-crépon (un blanc et un noir) qu’un personnage indéfini et improbable au masque de loup enroule et déroule au gré des tableaux.
Le Crime, l'Enquête, le Hasard et la Joie
Un cri strident, déchirant dans le noir… et voilà que deux détectives arrivent, avec leurs lampes torches, pour scruter un lieu trop propre, où il n’y a aucun corps. S’annonce donc une enquête bancale. Ambiance LAPD sur fond de musique jazzy, années 70 – 80, comme un mix de Starsky et Hutch, Colombo Au clair de lune. Absolument charmant...
L’Invité
C’est un boulevard sans femme, mari, amant ou maîtresse. Mais qui traite d’un sujet à priori pas drôle du tout, le chômage.
Et pourtant on rit beaucoup, car le sujet est traité à grands coups de répliques savoureuses, les situations vont de rebondissements en événements imprévus, et l’humour permanent habille de façon efficace la cruauté de l’histoire, celle d’un quinquagénaire prêt à tout et même à se renier pour décrocher enfin un emploi.
Le songe d’une nuit d’été
Décidément Shakespeare n’en finit pas d’inspirer les jeunes générations et c’est tant mieux. Quel plaisir de redécouvrir des œuvres tellement connues et qui du coup réservent encore leur lot de surprises.
C’est créatif et rafraichissant, une création qui emporterait surement l’adhésion du grand William s’il pouvait la voir tant elle met en relief sa folie et sa truculence.
Piège pour un homme seul
Robert Thomas l’auteur se fit connaître par cette pièce en 1960 qui lui apporta immédiatement le succès. Il commit ensuite Huit femmes et se spécialisa dans le boulevard-policier.
Et ce sont bien les ingrédients que l’on retrouve dans cette version proposée par Florence Fakhimi qui assure une mise en scène laissant la pièce comme on dit « dans son jus »...
J’appelle mes frères
Un spectacle qui parle d’un attentat en Suède. Vu en septembre à l’Opprimé et qui revient aujourd’hui. Après le 13 novembre. Et qui n’en prend hélas que plus de force.
C’est un spectacle et c’est bien plus qu’un spectacle. Qui nous saisit et force les consciences.
L’histoire se poursuit encore et toujours, déborde dans le présent. Nous avons l’impression que le récit est interactif, tant le spectacle est vivant ! C’est original, extravagant, exubérant, inqualifiable. C’est dramatique, satirique, onirique aussi. Un perpétuel mouvement entre fiction et réalité. C’est peut-être cela aussi, réaliser ses rêves…
Le Voyage d’Anna
Une jolie femme élégante, cachée derrière des lunettes noires, coiffée d’un chapeau à larges bord fait son entrée sur scène dans un décor représentant l’intérieur d’un minable petit deux pièces situé à Fécamp.
Qui est cette femme en total décalage avec cet endroit ? Que fuit-elle ?...
Dixversions
L’écriture est fine et touchante de vérité. La mise en scène est carrée, efficace.
C’est du bon théâtre contemporain, qui interroge, d’une troublante et complexe simplicité. Paradoxalement, définitivement, en faire moins suscite plus, beaucoup plus…
Une mariée à Dijon
Voici un spectacle qui est d’une forme extraordinaire. Il s’agit en fait d’un souper-spectacle créé par la Revue Eclair.
Ici, pas de séparation entre le public et les interprètes. Pas ce côté clair/obscur. Sur scène, huit tables sont disposées en étoiles autour d’un petit podium rond. Les tables sont dressées : verres, couverts en métal lourds et anciens, assiettes disparates en porcelaine, carafes d’eau, bouteille de jus de fruits… de l’authentique…
Je vous écoute
Décor : le cabinet d’un psy, avec bureau, fauteuils et au fond un dressing qui, comme on le découvrira vite, ne servira pas qu’à ranger les vêtements.
Deux hommes : un psy et son client, un client pas du tout comme les autres.
Cette pièce écrite conjointement par Bénabar et Hector Cabello Reyes, permet aux auteurs une critique amusante quoique pas des plus originales, des psys en tous genres et aussi de leurs patients.
L’envers du décor
Florian Zeller, l’auteur, base le comique de sa pièce sur la différence entre ce que l’on dit et ce que l’on pense réellement.
Et tous les personnages feront ainsi, ce qui implique des ruptures incessantes, chacun attendant son tour de reprendre la parole pendant que l’un d’entre eux pense tout haut...
La Nuit des Rois
L’histoire est une comédie des erreurs. Travestissements, ivresses des sens, illusions et farces organisées au dépend des fâcheux sont les ressorts de cette fantaisie. Une fête donc où les transgressions sont permises et l’ordre bouleversé par le règne de la folie.
Au centre du propos de Shakespeare, le désir.
Les Frères Taloche dans Les Caves
On connaît le frères Taloche pour leurs sketches, dont leur célèbre parodie de « J’ai encore rêvé d’elle ».
Les voilà maintenant dans une pièce de théâtre qu’ils ont écrite et qu’Alain Sachs met en scène avec son expérience et sa malice coutumières.
Les deux font merveille évidemment dans ces rôles de bras cassés qu’ils se sont écrits sur mesure.
2015
Théâtre sans spectateurs
Ce qui est bien avec ce thème archi utilisé de la « pièce dans la pièce jouée par de mauvais comédiens », c’est que ça fonctionne toujours pourvu que ce soit bien réalisé.
Ce qui est le cas ici et on rit énormément avec une troupe bien déjantée qui visiblement s’amuse beaucoup.
Soit donc une troupe de mauvais comédiens aux parcours hétéroclites qui doit jouer une version très contemporaine de « Phèdre ».
L’autre
C’est la pièce qui a révélé Florian Zeller en 2004.
Avant les grands succès qui confirmeront son talent d’auteur dramatique La Mère, La Vérité, Le Père, Une heure de tranquillité, Le Mensonge.
Ne m’oublie pas
« Ne m’oublie pas » c’est une comédie qui parle de la maladie d’Alzheimer.
Oui vous avez bien lu, il s’agit d’une comédie.
Car Bruno Fougniès nous conte d’une plume sensible teintée d’humour l’histoire d’Armando atteint de cette terrible maladie...
Fin de partie
Pièce écrite après « En attendant Godot », « Fin de partie » qui date de 1957, creuse le même sillon à la fois absurde et désespéré. Ici on retrouve le chiffre quatre, cher à Beckett : un homme, Hamm, et son fils adoptif Clov sont en scène. Derniers spécimens d’humanité (avec les parents handicapés de Hamm, Nagg et Nell, qui somnolent dans deux poubelles) ils survivent.
Le Noshow
Comment parler d’un spectacle dont il ne faut rien dévoiler, une sorte OTNI (Objet Théâtral Non Identifié), qui ne ressemble à rien de ce que l’on a déjà vu. Est-ce vraiment un spectacle d’ailleurs ?
Il ne raconte pas d’histoires, ne met pas en scène des personnages, vous n’êtes pas sagement confiné à votre place de spectateur.
Et pourtant si. Mais non. Bref on ne sait pas trop.
Phone Tag
Phone Tag est la seule pièce radiophonique d’Israël Horovitz écrite pour la BBC dans les années 90. La pièce se déroule au temps des répondeurs téléphoniques où bien entendu les personnages de cette comédie ne cessent de se manquer. L’intrigue part d’un bon sentiment où Donald qui vit à New York décide de surprendre celle qu’il aime, Christy, qui, elle, habite à Londres. Il s’envole alors vers l’Angleterre sans savoir qu’elle a choisi le même moment pour le retrouver à New York.
Un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires
Pour le bien-être de Jules, un nourrisson de huit mois, sa mère a eu la mauvaise bonne idée d’inviter durant une semaine de vacances son ex mari dans la villa en bord de mer que son nouveau compagnon et elle ont louée pour l’occasion.
Quelque part au milieu de la nuit
Daniel Keene est un auteur australien qui a l’habitude de scruter la société occidentale au travers des gens ordinaires. Une sorte de dentelle littéraire caractérise son style. Peu de personnages, des scènes courtes, des dialogues au vocabulaire le plus quotidien.
Dans la construction de ses pièces, il transpose souvent les techniques cinématographiques du montage, du cut, de l’incrustation...
La 432 – Les Chiche Capon
Les revoilà, ces fous géniaux, ces clowns complètement barrés qui ont le don du « chaos » !
Le thème : L’Écho du Big Bang étant un La 432, fréquence qui sert de base d’accord à tous les musiciens, on peut donc dire que l’univers s’est formé en musique.
Partant de là, ils vont nous emmener dans leur monde des plus farfelus, un concentré de grand n’importe quoi où ils osent tout, même maltraiter leur public !
L’Avare
Weber qui n’a jamais autant été le grand Jacques, est tout bonnement prodigieux, faisant avec une parfaite maîtrise ressortir toute la complexité du personnage. Tour à tour matois, despote, méprisant, puissant, anéanti, effondré, il déploie sa grande carcasse avec une vigueur non dénuée d’élégance, éructe, minaude, tempête, grimace, joue le vieux beau, s’écroule avec toujours la même justesse...
Dans le peau de Cyrano
Un comédien en noir sur un fond noir, c’est comme une page blanche ! Celle qui invite à découvrir l’histoire de Colin, un gamin « pas tout à fait comme les autres », qui fait sa rentrée dans un nouveau collège. Une intégration pas facile pour un adolescent avec lequel les camarades ne sont pas toujours tendres. En fait, Colin bégaye « pour ralentir le temps en se disant, qu’à force il reculera peut être et que son père redeviendra vivant ». Joli, n’est-ce pas ?
Bon anniversaire mon amour !
Avec Bon anniversaire mon amour, l’auteur Thierry Ragueneau, qui est également l’interprète du rôle masculin, nous livre un panorama sans concession de la vie de couple après quinze ans de mariage, où il passe en revue sans grande originalité certes mais aussi sans aucun tabou, ce qui est plus rare, tout ce qui peut contribuer à l’usure des sentiments.
Quand souffle le vent du Nord
Adapté du roman éponyme de l’autrichien Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du Nord est une pièce romantique. De celles qui maintiennent le spectateur en haleine, et de celles qui peuvent aisément résonner dans les cœurs des inconditionnels du clavier.
Énorme
Thomas, jeune cadre dynamique bien sous tous rapports, entouré de "potes" et d’une charmante collègue qui ne demande qu’à sortir avec lui, rencontre par hasard Hélène. Intelligente, cultivée, drôle, la jeune bibliothécaire ne rentre cependant pas tout à fait dans les codes de la fille avec qui on sort...
Le poisson belge
Avec cette nouvelle pièce, Leonore Confino confirme qu’elle est décidément un de nos auteurs contemporains majeurs.
Après avoir décortiqué les rapports familiaux et le monde du travail, elle n’hésite pas cette fois-ci à gratter des plaies avec ce mélange qui la caractérise d’humour et de tristesse, de légèreté et de profondeur, toujours saupoudré d’une once de fantastique.
Fleur de cactus
On pourrait se croire aux beaux jours d’Au théâtre ce soir avec au programme un boulevard des auteurs Barillet et Grédy. On y retrouve bien sûr les trois coups qui lancent le signal des réjouissances et la présentation finale « Mesdames, Messieurs la pièce que nous avons eue etc. etc. »
On pourrait en effet.
Sauf que c’est Michel Fau qui s’empare de l’œuvre, Michel Fau et son univers si particulier.
Occident
Occident est un texte écrit avec colère et impétuosité contre la montée du front national en France.
Au travers d’un couple en constante déchirure, Rémi De Vos analyse de quelle manière les idées nationalistes, identitaires et racistes font leurs nids au cœur même des cellules familiales.
Les mémoires d’un fou
Gustave Flaubert écrit ce texte à 17 ans, en 1838. Il ne sera pas publié de son vivant.
C’est surprenant d’écrire ses mémoires si jeune. Car il s’agit bien ici, pour une énorme part, de souvenirs autobiographiques mêlées à de dissertations sur le monde, l’art, la vie, l’amour.
Ivanov
Voici donc pour un mois la reprise (seu Yves Jacques ayant remplacé Marcel Bozonnet dans le rôle de Lebedev) de cet Ivanov qui avait tellement séduit aussi bien la critique que le public parisien au début de l’année. Il faut dire qu’il a tout pour lui : une distribution de grande qualité, une scénographie belle et racée, une mise en scène qui dispute l’équilibre à la finesse.
Mes parents sont des enfants comme les autres
Le père (José Paul) homme quelque peu bohême, ukuléléiste de profession rentre légèrement éméché d’une soirée avec sa nouvelle compagne. Dans la pénombre les attend son fils Arnaud. Ils ont juste oublié qu’aujourd’hui c’était son anniversaire...
Danser à la Lughnasa
Un homme se penche sur son passé.
Il revit un certain été 1936, dans la maison familiale où vivent ensemble sa mère et ses quatre tantes ainsi que son oncle Jack un missionnaire revenu d’Afrique atteint de paludisme et de pertes de mémoire..
Représailles
On retrouve avec plaisir l’univers d’Éric Assous, son écriture enlevée, ses répliques irrésistibles, et, habilement traitée avec un humour corrosif, sa peinture pessimiste du couple toujours teinté de misogynie avec des femmes caricaturales et des hommes d’une parfaite mauvaise foi.
De l’autre côté de la route
Après Sunderland, la pièce unanimement encensée par la critique, Clément Koch nous livre sa nouvelle comédie sociale, drôle, mais particulièrement touchante, léchant de son écriture percutante une actualité cruelle qui malheureusement fait souvent la une des journaux.
Victor
Voilà une pièce écrite à l’époque et qui sent bon le film noir français des années 50. Nous sommes dans l’après-guerre, un homme, Victor, sort de prison. Il y a été incarcéré quelques mois pour des malversations financières, une faute dont il est innocent. Il vient de purger sa peine à la place d’un autre, Marc, un ami, son ancien chef d’escadrille pendant la guerre.
Le faiseur
On comprend pourquoi Robin Renucci et les Tréteaux de France ont eu le désir de monter cette pièce de Balzac écrite en 1840 : l’histoire qu’elle raconte est celle d’un as de la manipulation financière. Nous voilà plongés dans le monde des spéculateurs et autres vampires de la bourse.
Moins 2
Samuel Benchetrit a une écriture fine et sensible, il sait manier les mots et trouver les répliques qui feront mouche.
Il en fait ici encore une fois la démonstration, avec un thème intéressant, qui lui permet de parler avec humour et une belle distance de la mort et de la paternité.
Un certain Charles Spencer Chaplin
Charlot.
Si le petit homme à moustache est connu dans le monde entier, en revanche on connaît moins son créateur Charlie Chaplin, qui il était vraiment, ce que fut sa vie.
Daniel Colas a eu l’heureuse idée de nous raconter l’homme derrière l’image et c’est à la fois une révélation et une réussite.
Le chant des oliviers
Pas d’aventures, plutôt une peinture subtile de sentiments tracée à l’aigre-doux, le rire côtoyant l’émotion, les joies se mêlant aux peines. La vie quoi.
Trois personnages, trois comédiens qui se les approprient avec grand talent.
Une laborieuse entreprise
Léviva et Yona Popokh, un couple qui s’use depuis trente ans dans les méandres des habitudes, des petites vexations, des joies rares et d’un bonheur au rabais, vont s’affronter avec la violence d’une collision conjugale.
Le Roi Lear
Le roi Lear, âgé et fatigué, décide d’abdiquer et de partager son royaume entre ses trois filles, en fonction de l’amour que chacune saura lui exprimer. Les deux aînées, Goneril et Régane, sauront l’amadouer grâce à leurs paroles mielleuses. Cordélia, la benjamine et préférée du roi, refuse de se prêter au jeu de la flatterie...
L’incroyable matin et jour
Les deux pièces de Nicolas Doutey sont un peu des Brèves de Comptoir au pays des mantes religieuses et des phasmes. Dans cette écriture qui se réclame du langage ordinaire, un humour potache se bat pour émerger d’une foison d’images faussement maladroites qui finissent par ressembler à des gargarismes verbaux, verbeux ce qui allonge les répliques dans des sortes d’accumulations un peu dérisoires.
Avanti !
« Avanti » est le type même de la comédie romantique, dans une histoire qui n’est certes pas des plus originales mais qui ménage néanmoins quelques bons effets et qui demande surtout une interprétation sans failles.
Inutile de dire qu’avec l’affiche présentée c’est forcément le cas.
Ciel mon placard
« Ciel ! Mon placard » ne se raconte pas.
Comment parler en effet de ce tourbillon extravagant de situations invraisemblables, de personnages improbables, ce vaudeville transformé en théâtre de l’absurde puissance mille et qui pulvérise les codes du genre dans une joyeuse et foutraque inspiration ?
Adolf Cohen
C’est une histoire exceptionnelle que nous raconte ce spectacle. Tellement exceptionnelle qu’elle paraît presque du domaine du conte. Et pourtant, c’est bien dans notre réalité que s’inscrit le destin profondément tragique et profondément absurde d’Adolf Cohen.
Noire
Il ne s’agit pas ici de ne parler que de la couleur de la peau, même si Poppy qu’incarne avec fougue, malice et talent, Nadine Zadi, ne parle finalement que de cela. Elle est noire, mais elle est blanche en dedans. Il a fallu que sa meilleure amie lui dise qu’elle était noire pour qu’elle s’en rende compte vraiment, un jour, il y a longtemps.
Frangins
Comme le titre l’indique, c’est l’histoire de trois frères. Trois frères séparés par l’existence depuis vingt-sept années qui se retrouvent ce soir-là dans la maison familiale au chevet de la mère, mourante.
Ils ont eu trois destins disparates aux réussites inégales.
Durant ces retrouvailles, les souvenirs, les nostalgies, les anciennes chamailleries, les inéluctables désaccords et les nostalgies d’amour vont resurgir.
Affabulazione
« Prenons les deux cas les plus ordinaires : c’est-à-dire celui où le père ignore, et celui où le père hait son fils » (Affabulazione, 8e épisode).
On est plus habitués à considérer le père du point de vue du fils. Moins à voir le fils du point de vue du père. Un père vieillissant et malade. Un fils terriblement jeune c’est-à-dire blond, vigoureux et insouciant, viril...
Les faux British
C’est une pièce mal écrite, interprétée par de mauvais comédiens, dans un décor complètement raté et une régie son approximative.
Mais voilà, tout cela est bien sûr intentionnel et le résultat est des plus réjouissants.
Ressacs
Un couple à la dérive dans une société en crise, ce n’est pas un sujet des plus comiques. Sauf lorsqu’il est traité par Agnès Limbos, maîtresse incontestée du théâtre d’objets, connue pour son univers fantastique et absurde, et un humour proche de l’art du clown. Sur le plateau, une table et deux êtres humains, Agnès Limbos et Grégory Houben...
Les grandes filles
À l’affiche des « grandes filles », quatre grandes dames du théâtre français : Judith Magre, Édith Scob, Geneviève Fontanel et Claire Nadeau. Un casting prometteur qui, a priori, se passe du nom de l’auteur et de celui du metteur en scène. En bref, le genre de distribution où l’on réserve les yeux fermés !
Le jardin du prophète
Après “Le Prophète” de Khalil Gibran, Nordine Marouf adapte et interprète “Le Jardin du prophète” qui met particulièrement l’accent sur la parenté de l’homme avec l’univers.
Demain dès l’aube
« Je ne veux pas que tu partes », répète la jeune fille assise dans un coin de la scène. Elle s’adresse à sa grand-mère, si jolie dans sa petite robe bleue. Les deux femmes nous invitent à voyager sur les sentiers tortueux de la mémoire et de leurs souvenirs partagés, entre scènes de vie – ou de mort, on ne sait pas vraiment : sont-ce des fantômes ? – on se situe en tout cas sur les mille frontières affectives, parfois douloureuses, qui séparent et réunissent les êtres d’âges opposés.
Risk
Entre enfance et âge adulte se trouve un espace incertain, lieu de tous les possibles, de tous les désirs et de toutes les révoltes, qu’on nomme adolescence.
C’est de cette période que traite Risk, sujet maintes fois abordé mais ce qui subjugue ici c’est le traitement choisi par Eva Vallejo et sa compagnie...
La Dame sanglante
Après Monsieur le Musical, Olivier Schmidt retrouve la veine historique qu’il affectionne particulièrement. Il s’est penché cette fois sur le personnage d’Élisabeth Bathory, comtesse hongroise du XVIème connue pour avoir été soupçonnée de crimes sanglants, accusations destinées selon la légende à lui assurer une éternelle jeunesse ou selon quelques historiens, fomentées pour l’empêcher de comploter contre les Habsbourg.
Noces de sang
Dès la première scène, l’émotion est là, qui ne nous quittera plus.
Car Rubia Matignon a centré sa mise en scène sur une vision âpre et sombre de l’Espagne. Et elle nous raconte cette Espagne-là, terre brûlée, sèche et aride où les sentiments s’étouffent pour mieux ressurgir dans une sorte de ballet d’une lenteur tragique, avec une grande économie de moyens à la mesure de la rudesse de ce monde paysan des années 1930.
Les lois de la gravité
De son écriture sobre, précise et tellement vivante, Jean Teulé a écrit l’histoire de cette femme venue se dénoncer, un soir, dans un commissariat, pour un crime commis dix ans plus tôt, juste avant la date de prescription.
Unité de temps, unité de lieu, nombreux dialogues, le roman semble fait pour la scène et l’adaptation de Marc Brunet lui est parfaitement fidèle.
Le système
Un état quasi en faillite, morale et économique, des puissants qui luttent pour conserver leurs privilèges, un corrézien qui ne pense qu’à gravir les marches du pouvoir, un homme politique influent des plus libertins, serait-ce un portrait au vitriol de notre époque ?
Que nenni ! Nous sommes en 1715...
Tous les m’aîmes !
« On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade. » Rimbaud
Ceux-là ont un peu plus de dix-sept, mais ils ont encore de l’amour, ce goût pour les élans éphémères, intenses et immédiats. Cela se passe maintenant, aujourd’hui : L’amour dans tous ses états au XXIième siècle.
Intermezzo, fantaisie
Le théâtre de Giraudoux n’est plus beaucoup joué aujourd’hui. Il a pourtant une saveur toute particulière pour qui sait être sensible au délicieux onirisme qui s’en dégage. Mais cet Intermezzo adapté en fantaisie en manque beaucoup, hélas.
Anna Christie
Un port. Un port parmi d’autres ports noyés dans la brume, où « y a des marins qui boivent et qui boivent et reboivent et qui reboivent encore. »
Jean-Louis Martinelli exhume cette œuvre des années 1920 signée Eugène O’Neill, auteur aux écrits sombres d’une tonalité dans l’ensemble désespérée.
Il a choisi une mise en scène au scalpel, dont la superbe scénographie de Gilles Taschet renforce la froideur.
Sans rancune
Lorsque l’adaptation est signée Azzopardi-Danino, on est forcément alléché.
Car leur humour est un véritable rouleau compresseur, emportant tout sur son passage où se mêlent sens de la répartie, situations incongrues, charges à la hussarde et allusions contemporaines, le tout livré au pas de charge.
Éclipse totale
Céline Lebecq, qui a écrit et mis en scène ce spectacle, affirme qu’une personne sur cinq a déjà été confrontée au suicide d’un proche. Le suicide reste pourtant un sujet tabou, auréolé de mystère, d’incompréhension et parfois même de honte. Le donner à voir sur une scène de théâtre est a fortiori un pari osé mais ô combien salutaire.
Hibernatus
Hibernatus fut à l’origine, on l’a oublié, une pièce de 1957 signée Jean-Bernard Luc, éclipsée qu’elle fut en 1969 par le succès du film avec De Funès. Revoilà l’œuvre transposée cette fois-ci en 2015 grâce à Éric Emmanuel Schmitt qui a entraîné dans l’aventure son équipe du Rive Gauche.
Comtesse de Ségur née Rostopchine
Être convié dans le salon de la Comtesse de Ségur et l’écouter nous raconter avec l’élégance d’une femme hors du commun, sa vie particulièrement riche est le privilège que j’ai eu ce soir en assistant au magnifique seule en scène de Bérengère Dautun, sociétaire de la Comédie Française. Elle s’approprie Sophie Rostopchine comme une sorte de double intime avec une telle véracité que l’on peut avoir l’étrange impression de rêver...
Richard III
Dans cette version revisitée que proposent Margaux Eskenazi et Agathe Le Taillandier, on ne reconnaît pas toujours le Richard III que l’on connaît, ou que l’on croit connaître. C’est que ce n’est pas Richard III de Shakespeare mais Richard III d’après Shakespeare qui nous est donné à voir dans cette version tantôt pop, tantôt bouffonne, tantôt survoltée
Hagards
La loge : un lieu atypique niché au fond d’une cour au cœur de la rue de Charonne. Un lieu dédié à la jeune création. Un lieu vivant, où fourmillent les idées, où de jeunes artistes peuvent s’exprimer, s’essayer, trouver de nouvelles voies. On ne sait jamais vraiment ce qu’on y va voir ou plutôt tout ce qu’on sait, c’est qu’on ne sait rien.
Sauver la peau
Le personnage qui se dresse sur scène et s’adresse directement au public semble comme une balle de tissu balancée d’un côté à l’autre. D’un côté, le carcan familial dont il ne cesse de s’extraire et de buter contre… de l’autre, le carcan de l’institution éducative dont il vient de démissionner
La dernière nuit de Molière
Gilbert Ponté nous offre là un spectacle qui risque d’en dérouter certains qui s’attendraient à une reconstitution historique.
Car voilà.
Par delà la réalité de l’Histoire, il veut nous faire toucher du doigt l’intemporalité de Molière qui presque quatre cents ans après sa mort est plus vivant que jamais
Le conte d’hiver
Voilà une version transposée en conte moderne de la trame écrite par Shakespeare. Avec une première partie montée avec les codes du grand banditisme et une deuxième partie plus innocente, ressourcée à l’imagerie bucolique, presque à l’eau de rose, une bluette comique.
Les Stars
Willie Clark (Daniel Prévost) et Al Lewis (Jacques Balutin), un des plus célèbres duos d’humoristes que l’Amérique ait connus sont sollicités par une chaine de télévision qui désire les réunir une dernière fois le temps d’une soirée hommage aux grands comiques.
Cannibales
D’entrée de jeu, nous sommes dans un quotidien vite dynamité par l’auteur. Ici, pour ces personnages à longs manteaux façon western, le discours vire au débat, voire au déballage. On pourrait être chez Thomas Bernhardt. Les échanges sont créateurs de tout un univers trouble qui mène le spectateur au bord du saisissement.
Le chat du rabbin
Ce chat doté subitement de la parole après avoir avalé un perroquet est tout ce qu’il y a de plus subversif, de plus impertinent, posant à son rabbin de maître des questions essentielles sur la religion.
L'affamée
« Aimer est difficile », déclare-t-elle. Et on sait combien Violette Leduc a été malheureuse en amour. Pas plus celle pour Simone de Beauvoir que celles pour Maurice Sachs ou pour Jacques Guérin, les passions qu’elle a éprouvées n’ont connu le bonheur de la réciprocité. Heureusement, il y a toujours l’art pour nous consoler de la vie...
À vol d'oiseau ça fait combien ?
Le couple comme sujet de pièce de théâtre, voilà qui n’est pas nouveau.
Marc Bassler, auteur et interprète, en donne cependant une version originale avec cet « À vol d’ oiseau ça fait combien ? » mettant aux prises une sorte d’ermite misogyne et goujat et une jeune femme moderne et sûre d’elle qui, étant tombée en panne, trouve refuge chez lui.
2014
À mon âge, je me cache encore pour fumer
Tout se passe au hammam, à l’heure réservée aux femmes. Lieu protégé où les hommes n’ont pas accès. La salle a été brossée, récurée, désinfectée après leur passage. Petit moment de calme et de solitude dont Fatima, la responsable du hammam, profite pour fumer une cigarette en paix. Les volutes s’enroulent langoureusement dans les rayons obliques de la lumière dorée.
Misterioso – 119
Un des plus beaux, un des plus poignants spectacles que j’ai vu de ma vie.
Toute la force, l’intrépidité, la magnificence du théâtre est là. Il y a dans ce spectacle, éclatante, cette chair dont est fait le théâtre, ce qui fait qu’il est un art à part, capable de combiner tous les arts pour faire exploser sur scène le seul sujet qui l’intéresse : l’humain.
Théâtre de la Tempête
Bash
« Bash » , c’est trois monologues reliés par un socle commun : la lâcheté humaine, le désarroi, le chaos du monde actuel racontés et vécus par monsieur et madame Tout l’monde.
2013
2012
Théâtre Michel
2011
Tout est normal mon cœur scintille
Tout est Normal mon Cœur Scintille » nous fait passer un pur moment de drôlerie, de poésie, de vérité
L’ange de la faute
Le préjugé vaincu (de Marivaux)
Du mambo comme musique d’enchaînement et comme dress code, des tenues typiquement années 50,
Monsieur Kraus et la politique
Le chef et ses assesseurs gouvernent leur pays, « réforment »et décident.
Les Chiche Capon : Le Oliver Saint John Gogerty
Ils écrivent, mettent en scène et interprètent Le Oliver Saint John Gogerty.
2010
Les interprètes jouent le jeu avec un plaisir communicatif, ils s’amusent beaucoup et nous avec eux.