ANTIGONE de SOPHOCLE

Vingtième Théâtre
7 Rue des Plâtrières
75020 Paris
01 43 66 01 13
Jusqu'au 6 mai du mercredi au samedi à 19h30 et le dimanche à 15h00

 

Olivier Broda, metteur en scène, livre une nouvelle version de l'héroïne tragique par excellence, Antigone, celle qui représente pour l'éternité la rébellion, la résistance à l'ordre établi.

Dès l'ouverture du rideau, on est saisi par la beauté de la scénographie : deux plans inclinés encadrent un arbre dénudé qui dresse ses branches vides vers le ciel. Au fond, trois panneaux transparents symbolisant des colonnes bordent une estrade.

C'est superbement sobre et magnifié par les éclairages qui tout au long joueront sur les clairs obscurs projetant des ombres sur les personnages ou délimitant des zones vives sur le plateau.

Trois couleurs animeront les scènes : blanc crème des tuniques souples du Chœur et du Coryphée et éclatant pour la longue robe d'Antigone, noir pour celles d'Ismène, de Tirésias et d'Eurydice et rouge pour la toge de Créon. Rouges également le dessus des plans inclinés et les fils qui accrochent l'arbre aux cintres.

Trois comédiens seulement interprètent les huit personnages sans distinction de sexe. S'y ajoutent quatre femmes pour le Chœur et le Coryphée.

Jean Macé est un superbe Créon, majestueux et colérique. À côté de cette force, Antigone, interprétée par Laëtitia Lambert semble bien fragile et vulnérable.

Le chœur selon les codes de la tragédie grecque intervient comme un messager des dieux, dans un langage peu compréhensible aux humains. Belle idée de lui donner de l'ampleur par l'accompagnement au violoncelle, des parties chantées, d'autres récitées, soulignées parfois d'un texte en grec.

Mais pour moi, malheureusement le choix de faire jouer les comédiens sur le mode incantatoire gâte le résultat. Le jeu si peu naturel gâche tout le propos, on a davantage l'impression d'assister à une caricature de tragédie antique. L'ensemble se regarde comme une succession de beaux tableaux à la beauté un peu froide. Du coup je n'ai pas été emportée, pas traversée par la plus petite émotion.

Dommage !

 

Nicole Bourbon

 

 

Antigone

de Sophocle (traduction de Jean et Mayotte Bollack)
Olivier Broda (Metteur en scène)
Noëlle Ginefri (Scénographe)

Pascale Fau (maquillages)

Avec :
Alain Macé (Créon)
Anne-Laure Pons (Le Coryphée)
Eve Weiss , Claire Mathaut, Maëlle Dequiedt (Le Chœur)
Laëtitia Lambert (Antigone, Tiresias, Eurydice)
Sylvain Fontimpe (Ismène, Hémon, le Garde, le Messager)