LA MORT DE MARGUERITE DURAS

Au Lucernaire
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris.
 tél. : 01 45 44 57 34
Du mardi au samedi à 20h
Du 29 mai au 4 juillet 2013
Dimanches à 15h jusqu'au 20 juin
Relâche le 20 juin

La mort de Marguerite Duras 

Un monologue d'une compassion extrême.

Jean-Paul Sermadiras développe une folle rhétorique de mimiques, de postures et d'intonations pour tenter de rendre corps à un texte qui possède en lui l'efficacité clinique d'un compte-rendu de procès : sorte de pendant scénique de l'étranger de Camus. Un personnage qui ne vit que dans l'instant, sans préjuger ni prévoir, tel un Meursault qui n'aurait pas fait le geste fatidique de tuer et par là d'être forcé à changer sa nature.

Le personnage interprété par Jean-Paul Sermadiras n'a rien fait que vivre une vie moyenne faite de haut et de bas et de contemplation : amours passagères, violences passagères, consciences passagères, anecdotes et absence de destin.

C'est un être ordinaire, qui est une sorte de fruit intellectuel de l'auteur argentin Eduardo Pavlovsky, dont la conscience semble basculer au moment où il observe une mouche mourir, une mouche qu'il décide d'appeler Marguerite Duras.

La mise en scène de Bertrand Marcos et l'interprétation de Jean-Paul Sermadias tentent vainement d'apporter une vie, une pulsation à quelque chose qui n'est qu'une lente et détachée agonie.

Agonie d'autant plus détachée que l'auteur ou la traductrice a pris soin d'émailler d'une cinquantaine de conjugaisons au passé simple les quinze premières minutes du texte, choix romanesque qui discorde avec cette mise en scène si théâtralisée.

Et cette absence de colère, et cette absence de révolte…

Bruno Fougniès

 

La mort de Marguerite Duras

Auteur Eduardo Pavlovsky, mise en scène Bertrand Marcos

Avec Jean-Paul Sermadiras et la voix d'Anouk Grinberg