A COMME ANAÏS 

Manufacture des Abbesses
7 Rue Véron
75018 Paris
01 42 33 42 03

Jusqu'au 21 décembre 2016
Les lundis, mardis, mercredis à 21h00
les dimanches à 20h00

 

A comme Anaïs loupe 

Ah, les lettres d’amour ! De nos jours, on n’écrit plus guère. À lire celles que se sont adressés l’un à l’autre Anaïs Nin et Henry Miller, on ne peut que le déplorer, tant elles sont traversées par une passion d’une intensité terriblement excitante. Une passion d’autant plus brûlante qu’elle était faite de moments adultérins volés à une vie conjugale que chacun continuait à mener de son côté, parce qu’elle était nourrie d’une autre passion, également commune et forte, pour la littérature, enfin et surtout parce qu’elle était elle-même racontée à travers ces échanges épistolaires. Là, les évocations de la sexualité la plus pressante le disputent à l’analyse du sentiment amoureux et à l’intelligence de la vie.

Les lettres qui ont été choisies sont celles des deux premières années de leur rencontre : elle qui est de dix ans sa cadette n’a pas trente ans, elle ne s’est pas encore pleinement lancée dans l’écriture mais admire en lui la « conscience sensuelle » de l’écrivain dont elle est la muse et dont elle fera plus tard à son tour sa propre source d’inspiration.

Anaïs Nin était fort belle et l’incandescente et très élégante Olivia Csiky-Trnka n’a pas grand-chose à lui envier de ce côté-là. Elle campe une Anaïs Nin raffinée et tout à fait crédible, tout comme Frédéric Landenberg fait Henry Miller plus nerveux mais non moins vrai. Sans jamais donner le sentiment d’une simple lecture, la mise en scène fait alterner par un habile jeu de lumières les moments où l’un joue à côté de l’autre, comme en parallèle, et les scènes de retrouvailles, finalement assez rares et presque ternes par rapport à la beauté des évocations où l’absence de l’un fait déclarer à l’autre toute la ferveur de son sentiment.

Bref, un pari réussi pour cette belle et efficace adaptation d’une correspondance fascinante. Et un spectacle qui redonne l’envie d’écrire des lettres d’amour.

Frédéric Manzini

 

A comme Anaïs

D’après La correspondance passionnée entre Anaïs Nin et Henry Miller, (traduction française Béatrice Commengé, Stock, 2009)
Adaptation et mise en scène Françoise Courvoisier 
Collaboration artistique : Fabienne Guelpa
Lumière : André Diot
Son : Nicolas Le Roy
​Coiffure et maquillage : Vladimir Carvajal

Avec : Olivia Csiky-Trnka et Frédéric Landenberg 

 

Mis en ligne le 1er novembre 2016