CULPA

Théâtre Le Proscenium 
2, passage du bureau (angle du 170 rue de Charonne)
75011 Paris
01 40 09 06 77

Jusqu’au 7 décembre
Jeudi, vendredi, samedi à 19h15
Dimanche à 17h15

 

Culpa loupe

 

Direction Le Proscenium, une petite salle qui permet souvent de belles découvertes.

Et là c’est encore le cas avec un travail très intéressant de Thomas Resendes qui au sein du collectif C4 explore de nouvelles voies : « Notre aventure théâtrale est comme un jazz : nous conduisons le jeu, les mots, les croquis, les chants, photos textes et vidéos dans un mouvement perpétuel. Cette façon de travailler permet une écriture plurielle, du flottement, toujours ouverte et jamais fixée. Créer un langage qui explore tout ce qui nous constitue dans notre identité. »

Culpa met en scène une jeune femme, Gena, qui par l’écriture d’un roman règle ses comptes avec ses démons.

Nous voici entraînés au cœur du processus de création, ce mystère inexpliqué car inexplicable, quand on jette les mots sur le papier comme en un rêve, un rêve qui devient plus réalité que le réel, qui engloutit tout, sans que l’on sache vraiment d’où il vient.

Culpa nous montre la solitude du créateur, la souffrance lorsque ressurgissent des éléments du passé, la difficulté aussi de vivre aux côtés d’un artiste, symbolisée par le compagnon de Gena essayant vainement de l’ancrer dans la vie, dérisoire avec ses pizzas et ses macarons.

Pour Gena, hors de son écriture,  tout devient ennemi, son compagnon, ses souvenirs, son éditeur.

Elle se bat contre tout, contre tous  et surtout contre elle-même.

Dans un jeu qui mêle théâtre, danse, musique la jeune comédienne Chantal Dervieux est époustouflante, impressionnante. Comme hallucinée, habitée, perdue, sauvage et attendrissante,  elle se bat dans un corps à corps furieux avec les mots qu’elle jette sur le sol, les murs, tout ce qui l’entoure.

La scénographie superbe, le choix des musiques,  nous valent de très beaux moments comme la danse de Gena avec le plastique qui recouvre le sol et qu’elle arrache subitement.

Les autres comédiens l’accompagnent dans ses délires, ça bouge, ça se jette au sol, ça se relève sali, plein de la terre ocre épandue au sol et du noir des stylos à l’encre noire qui a coulé sur eux.

C’est intense et splendide, et  on n’a plus qu’à  lâcher prise et  se laisser porter par cette vague,  entraîner dans cette folie créatrice aussi magnifique qu’éprouvante.

Nicole Bourbon

 

Culpa loupe

 

Culpa

de Thomas Resendes
Scénographie et mise en scène : Thomas Resendes

Avec : Chantal Dervieux, François Copin, Pierre Izambert, Ugo Strebel,

Assistante chorégraphe : Justine Mallier-Giraud

 

Mis en ligne le 4 décembre 2014

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