LA FIN DE L’HOMME ROUGE

Théâtre de l’Atalante
10, place Charles Dullin
75018 Paris
Réservations : 01 46 06 11 90

Jusqu’au 22 décembre 2017

Diptyque :

La Fin de l’homme rouge ou le Temps du désenchantement (1ère partie)
dimanche à 16h00
Dix histoires au milieu de nulle part (2ème partie)
dimanche à 18h15

 

La Fin de l’homme rouge loupe 

Diplômée de la faculté de journalisme de Minsk (capitale de la Biélorussie), Svetlana Alexievitch est une personnalité journalistique, mais également littéraire, qui s’est vu attribuer le Prix Nobel de littérature en 2015.

Ses deux essais, La Fin de l’homme rouge et Dix histoires au milieu de nulle part, qui traitent de l’effondrement de l’Union soviétique pour le premier, du quotidien de femmes et d’hommes dans la Russie et la Biélorussie d’aujourd’hui, procèdent à partir d’interviews recueillis tout au long de ces quinze dernières années et constituent un roman-reportage bouleversant sur l’histoire et la mémoire d’un peuple.

Il semble a priori difficile d’imaginer une théâtralisation de ce texte fait pour être lu.

C’est pourtant dans cette entreprise que s’est lancée Stéphanie Loïk.

Un plateau nu plongé dans la pénombre.

Une voix off déroulant les événements marquants de l’U.R.S.S. depuis l’avènement du communisme.

Six comédiens vêtus de noir, trois femmes, trois hommes, dont les silhouettes émergent du brouillard qui enveloppe la salle en continu.

Chœur douloureux où le récit débité d’une voix monocorde par Véra Ermakova est repris sur un ton sourd, un rythme lent, par le reste des comédiens.

Corps qui se meuvent avec lenteur.

Bras qui se lèvent, se posent, à l’unisson.

Pour faire entendre ces histoires vécues.

Propos désabusés et désenchantés d’ex-Soviétiques sur les changements brutaux entraînés par l’implosion de l’Union Soviétique.

Désarroi face au capitalisme triomphant.

Dans la deuxième partie, le rythme s’accélère, le mouvement des corps se fait plus impétueux, plus acrobatique.

Pour dire la violence.

Attentats terroristes qui se répètent, d’année en année.

Sauvagerie des peuples, autrefois « frères », qui s’entretuent avec une barbarie insoutenable.

« Tais-toi ! Tais-toi ! » crie-t-on au récit des horreurs d’une victime d’un des nombreux pogroms perpétrés contre les Arméniens dans le Haut Karabakh (enclave peuplée d’Arméniens en Azerbaïdjan) entre 1988 et 1994.

Histoire d’un amour impossible entre une Arménienne et un Azerbaïdjanais.

Beauté des chants.

Avec ce magnifique requiem, Stéphanie Loïk fait résonner les voix de centaines de témoins brisés à jamais, ceux dont l’histoire a été laminée, anéantie par l’Histoire.

Élishéva Zonabend

 

La Fin de l’homme rouge & Dix histoires au milieu de nulle part

De : Svetlana Alexievitch

Adaptation et mise en scène : Stéphanie Loïk

Création lumière : Gérard Gillot
Création musicale, chef de chœur : Jacques Labarrière
Chants russes : Véra Ermakova
Assistante à la mise en scène et régie son : Ariane Blaise
Assistant Compagnie : Igor Oberg
Film : Jean-Christophe Leforestier
Compagnonnage : Françoise Dô (sous réserves)
Conception graphique : Alice Fournier
Photographies : Guillaume Herbaut 

Avec : Vladimir Barbera, Denis Boyer, Véra Ermakova, Aurore James, Guillaume Laloux, Elsa Ritter

Avec : Vladimir Barbera, Denis Boyer, Véra Ermakova, Aurore James, Guillaume Laloux, Elsa Ritter

Coproduction : Théâtre du Labrador, Tropiques Atrium-Scène nationale, Anis Gras/Le lieu de l’autre, avec le soutien du Fonds d’Insertion professionnelle de l’Académie de l’Union- ESPTL, DRAC Nouvelle Aquitaine et Région Nouvelle Aquitaine.
Coréalisation: Atalante, Anis Gras/Le lieu de l’autre.

 

Mis en ligne le 13 décembre 2017