UN SINGE EN HIVER

Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
01 48 74 25 37

Jusqu'au 26 avril
Du mardi au samedi à 20h30
Matinée samedi à 17h00

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 9 mars 2014

Un singe en hiver

Surtout ne pas avoir d'idée préconçue. Évacuer de sa mémoire le souvenir de Gabin/Belmondo.

Se réjouir de voir sur une scène Eddy Mitchell, qu'on adore depuis toujours et Fred Testot qu'on trouve éminemment sympathique et attendrissant.

Et puis voilà. J'assiste, et j'en suis vraiment désolée, à un spectacle qui pour moi ne fonctionne pas, jamais je ne me suis sentie emportée et je me suis même parfois ennuyée.

C'est vrai que c'était un sacré défi que de s'attaquer à cette œuvre culte. Sans doute aurait-il fallu des comédiens plus aguerris capables d'imposer leur propre personnalité.

Ici on a malheureusement droit aux deux écueils qu'il fallait éviter : l'un en fait trop et l'autre pas assez.

Eddy Mitchell ne cherche surtout pas à copier Gabin, mais du coup il paraît bien falot, atone, sans envergure, sa voix ne porte pas, le jeu est plat et monocorde. Même dans la scène de la cuite mémorable, il reste Monsieur Eddy, et je n'ai pas cru une seconde à son personnage

Fred Testot au contraire est un (im)parfait copié-collé de Belmondo, tout y est jusqu'aux intonations mais sans la grâce, la gouaille naturelle, l'immense charisme de son prédécesseur.

Alors oui il y a heureusement quelques bons moments, avec de seconds rôles qui tirent bien leur épingle du jeu, de beaux décors bien conçus dont les changements ne ralentissent pas l'action et la scène du feu d'artifice, bien rendue, là on y croit, on a même les lueurs dans la salle et l'odeur de la poudre. Et le texte bien sûr, percutant, jouissif, Blondin et Audiard mêlés, belle adaptation.

À la sortie, je me pose des questions, car je dois être honnête, le public autour de moi dans l'ensemble a paru ravi, applaudissant chaque scène et se levant même à la fin pour une standing ovation chaleureuse.

"Dis-toi bien que si quelque chose devait me manquer, ça serait plus le vin, ça serait l'ivresse » dit Albert Quentin.

Voilà, ce qui m’a manqué, c’est l’ivresse. Mais à chacun de se faire une opinion.

Nicole Bourbon

 

Un singe en hiver

Tiré du roman d'Antoine Blondin et du  film réalisé par Henri Verneuil avec des dialogues de Michel Audiard
Adaptation théâtrale de Stéphan Wojtowicz
Mise en scène Stéphane Hillel

Avec :
Eddy Mitchell
Fred Testot
Évelyne Dandry
Gérard Loussine
Chloé Simoneau
Stéphan Wojtowicz

Lumières Laurent Béal
Scénographie Édouard Laug
Costumes Brigitte Faur-Perdigou
Musique Michel Gaucher
Illustration sonore François Peyrony