FESTIVAL MISES EN CAPSULES

Ciné 13 Théâtre
1 avenue Junot
75018 - Paris
01 42 54 15 12

Jusqu’au 6 juin
à partir de 19h00 du lundi au samedi

Tarifs par soirée : tarif plein : 22 €
tarif réduit : 15 €

Pass Intégral Festival : tarif plein : 38 €
tarif réduit : 24 €


Festival mises en capsules

 

http://www.misesencapsules.com/

 

Pour la neuvième année, revoici le festival Mises en Capsules au ciné 13.

Créé par Benjamin Bellecour, ce festival permet de présenter au public des formes courtes de théâtre. Au fil des années précédentes on a pu y croiser Niels Arestrup, Florian Zeller, Sara Giraudeau, ou Patrick Chesnais et découvrir par exemple Alexis Michalik ou encore Pierre Niney.

Cela commence à 19h00 et chaque soirée est composée de cinq pièces de 30 minutes.

Le programme ci-dessous est présenté les lundis et jeudis

En ce lundi soir, nous avons découvert :

 

Discorde

C’est un drôle de chœur qui nous chante/parle de l’incommunicabilité, d’un monde individualiste où personne n’écoute personne, dans un langage où alternent ensembles et solistes, avec des phrases qui reviennent comme des refrains.

C’est un drôle de chœur qui serait devenu fou, avec un drôle de texte pour une drôle d’histoire, où les mots deviennent musique, où les gestes créent un ballet, où le ton va crescendo pour mieux retomber.

C’est un drôle de spectacle, audacieux et inclassable, mené par le collectif Grand Colossal qui proposera à la rentrée une « série insurrectionnelle » en 5 épisodes « La chienlit » dont cette discorde là est une introduction au premier épisode « Votez poupon ». Prometteur.

Auteur : Alexandre Markoff
Metteur en scène : Alexandre Markoff

Avec : Aline Vaudan, Juliette Chaigneau, Sophie de Furst, Léonore Chaix, Anna Delpy, Nicolas Di Mambro, Jacques Bourgaux, André Antébi. Jérémy Buis, Sébastien Delpy, Ivan Cori. Sylvain Tempier.

 

Je descends souvent dans ton cœur

Une fille et sa mère. La mère vient de mourir. La fille égrène ses souvenirs. C’est que ce n’était pas n’importe qui la mère. Secrétaire dans la vie mais Diva dans l’esprit.

Alors les souvenirs s’emmêlent et la font revivre cette mère déesse, fan de Dalida, et qui prenait tant de place.

La fille c’est Lou Chauvain, touchante dans cet amour filial, avec cette voix si prenante, légèrement rauque et qui semble s’envoler dans un souffle.

La mère, c’est Flore Grimaud, qui a également écrit le texte. Divine, drôle, évanescente, insupportable mais la grâce incarnée.

Les voix se répondent dans un émouvant monologue/dialogue, pour une belle évocation de ce lien mystérieux qui unit une mère à sa fille et que rien ne peut briser.

 

Auteur : Flore Grimaud
Metteur en scène : Benjamin Guedj

Avec : Lou Chauvain, Flore Grimaud

 

Le corps parle

Elle entre. Certes la marche paraît difficile, hésitante, mais ce qui frappe avant tout c’est sa vitalité, l’aura qu’elle dégage, lumineuse, éclatante, respirant la joie de vivre.

Elle c’est Aurélie Denis. Elle a raconté son histoire dans un livre qui est devenu spectacle mis en scène par son frère Arnaud

Et cette histoire, c’est celle de l’accident qui a changé sa vie. Et qu’elle nous narre avec des mots crus, directs, non dénués d’humour : « J'ai eu un accident. La voiture et moi on s'est loupé, on s'est pas vu, Paf ! C'était une rencontre ».

Une rencontre qui va modifier sa vie, l’obliger à tout réapprendre même des gestes qui nous paraissent si simples comme de porter un verre à ses lèvres.

Et un appétit de vivre immense, qui lui aura permis de prendre sa vie en main. Et nous, de l’accompagner dans ce cheminement vers un autre moi.

 

Auteur : Aurélie Denis
Metteur en scène : Arnaud Denis

Avec : Aurélie Denis

 

Mini Moi

Tout s’achète décidément. Même un enfant. Mais un enfant n’est pas un objet, et il va mettre à mal la cohésion du couple peu préparé à ce changement dans leur vie. Il ne reste plus qu’à rendre l’enfant et se faire rembourser.

C’est le sujet traité par Nicolas Haudelaine avec un humour féroce et un cynisme assumé.

L’idée est intéressante, les situations bien vues jusqu’au dénouement inattendu. Mais pour moi malheureusement la mayonnaise n’a pas pris, la faute peut-être à un manque de rythme, qui se corrigera sans doute dans les séances à venir.

 

Auteur : Nicolas Haudelaine
Metteur en scène : Nicolas Haudelaine avec la collaboration artistique de Philippe Rigot

Avec : Julie Bargeton, Marius Colucci, Nicolas Haudelaine et Philippe Rigot

Création de costumes : Magali Segouin

 

Les Égouts de mon âme

Ce cinquième opus termine la série en apothéose. Il faut dire que le texte est signé Sébastien Blanc et Nicolas Poiret dont on avait déjà apprécié l’humour malicieux et le sens du déjanté dans Même pas vrai où jouait déjà Anne Bouvier.

Nous suivons donc les tribulations de cette dernière qui dans le rôle d’une auteure de romans de gare sommée par son éditeur d’écrire une autobiographie bien trash pour être commerciale, s’en donne à cœur joie avec son abattage habituel.

Face à elle, Pascal Zelcer qui abandonne pour quelques soirs sa casquette d’attaché de presse pour retrouver celle de comédien qu’il avait abandonnée depuis une douzaine d’années. Et on ne peut que dire quel dommage que ces douze années perdues car Pascal se révèle un acteur étonnant, très juste dans la démesure, ce qui n’est pas si facile, et doté d’une présence indéniable. Multipliant les rôles, il va d’un personnage à l’autre avec allégresse, doté d’incroyables perruques et d’un costume dont je ne dirai rien pour en laisser la surprise.

Réduire la pièce à 30 minutes amène forcément quelques incohérences mais qui passent dans le délire général et donnent surtout envie de voir le spectacle enfin dans son intégralité. À suivre donc.

 

Auteur : Sébastien Blanc et Nicolas Poiret
Metteur en scène: Anne Bouvier et Pascal Zelcer
Création musicale : Pierre Antoine Durand
Création de costumes : Isabelle Bardot et Julien Demoulin

Avec : Anne Bouvier et Pascal Zelcer

 

Le Festival continue  et c’est encore  un plaisir de découvrir cette deuxième  série qui se donne les mercredis et samedis.

 

Un baiser s'il vous plaît

Ce fut d’abord un film d’Emmanuel Mouret en 2007 avec Virginie Ledoyen,  Julie Gayet, Michaël Cohen  et l’auteur lui-même.

Sur scène, l’histoire prend un tout autre relief, grâce à la mise en scène de Sandra Everro et Camille Bardery et à l’interprétation sans faille des quatre comédiens Camille Bardery, Romain Lancry (hilarant !), Sandy Besse et Benjamin Bourgeois.

On suit cette exploration des sentiments et des désirs avec grand plaisir, les personnages évoluent avec grâce dans des situations irrésistibles, les dialogues sont savoureux,  c’est bien fait, léger comme du Marivaux, pétillant comme du champagne.

Construit comme un thriller, on se demande comment cela peut-il finir. Et on ne le saura pas.

On attend donc la suite avec impatience.


Comédie de Emmanuel Mouret
mise en scène de Sandra Everro et Camille Bardery

avec Camille Bardery, Romain Lancry, Sandy Besse et Benjamin Bourgeois.

 

Les Listes

Quelle bonne idée a eu Victoire Berger-Perrin de traduire et d’adapter ce véritable bijou écrit par le scénariste argentin Julio Wallovits.

On connaît tous l’expression d’Andy Warhol «À l'avenir chacun aura son quart d'heure de célébrité».

Ici, le principe est poussé à l’extrême.

Nous voici embarqués dans une atmosphère de fin du monde, dans une société où tout le monde se veut artiste. Chacun devient qui peintre, qui écrivain, qui musicien. Même sans avoir le moindre talent. Plus de professeurs, de notaires, de médecins, d’enseignants. Et de maraîchers.

Donc à terme plus de nourriture.

Face à face, deux hommes. Ils pointent sur une liste ce qui leur reste de victuailles, l’un incarné avec conviction par Stéphane Valensi avec une humeur massacrante et des emportements enfiévrés, l’autre à qui Grégori Baquet prête son humour sarcastique et son sourire malicieux.

Arrive le dernier maraîcher qui apporte ses légumes… et des poèmes !

C’est à la fois terriblement drôle et inquiétant, avec des dialogues maniant habilement l’absurde. On pense à Beckett, à Ionesco.  On en sort songeur. Et on espère vivement voir un jour la version longue.


Comédie dramatique de Julio Wallovits
Mise en scène de Victoire Berger-Perrin et Thaïs Doliget

Avec Grégori Baquet, Stéphane Valensi et Christophe Grundmann.

 

Duce

Pour moi, le plus brillant de ce que j’ai vu jusqu’à présent dans ce festival.

Féroce, caricatural, drôlissime, interprété avec un talent fou, ce mélange de genres où alternent chants, danses et textes au scalpel nous présente un Mussolini inattendu.

Marc Riso qui est également l’auteur et le metteur en scène avec Matthieu Perret, campe un incroyable dictateur dans des scènes d’anthologie qui tour à tour nous font rire pour l’instant d’après nous faire froid dans le dos.

C’est tétanisant et on s’en souvient longtemps.


Farce musicale écrite et mise en scène par de Matthieu Pierret et Marc Riso

Avec Joy Esther, Marc Riso, Matthieu Garraiaide, Yasmina Ghemzi, Laura Mello et Jean-Michel Rucheton.

 

Nous n’avons pas pu voir les deux derniers pour cause de planning chargé, en voici un résumé :

Hervé

Pour répondre à l'appel d'un concours de poésie national, Hervé, 7 5 ans, a une nuit pour écrire les quelques vers qui révèleront son génie littéraire et assureront sa gloire, notamment auprès de ses camarades, qu'il déteste, et de sa profes seur de français dont il  est  follement amoureux.


Auteur : Adrienne Ollé et Johann Cuny
Metteur en scène : Adrienne Ollé
Scénographie : Emmanuel Mazé
Musique : Victor Suire
Création vidéo : Coffee and TV

Avec Johann Cuny

 

OPNI : Objet politique non identifié

Bruxelles, commission européenne, bureau de la SANCO: santé des consommateurs. Suite à l'arrestation de leur supérieur, le commissaire G.F. Olivieri, cinq fonctionnaires chargés de remettre une étude sur le scandale des perturbateurs endocriniens se retrouvent face à un dilemme cornélien :adopter la technique de l'autruche ou ressusciter l'engagement et la fougue qui galvanisaient leurs «débuts» au risque de tout perdre.


Auteur : Charlotte des Georges et Laurence Oltuski
Metteur en scène : Véronique Dossetto

Avec Michael Abitboul, Charlotte des Georges, Philippe Hérisson, Laurence Oltuski Dimitri Storoge

 

Mardi et vendredi

Dernière soirée de ce festival marathon. Un festival indéniablement marqué du sceau de l’inventivité, parfois même audacieux, et qui donne une bonne idée de la créativité artistique actuelle. Si pour certaines le format court a pu paraître suffisant, d’autres ont vraiment  donné l’envie d’en voir un jour une version longue.

Commentaires sur les cinq dernières courtes pièces vues ce vendredi soir  et qui seront encore visibles mardi et vendredi prochains.

 

 

Chaotique

Voilà un spectacle qui porte bien son nom, qui va nous parler de physique quantique, de prostitution, de travestis, d’extraterrestres, de Van Gogh et surtout de la création artistique et des coulisses du métier avec des trouvailles de mise en scène intéressantes – signées il est vrai Ladislas Chollat – .

À ce jeu, Grégory Voulant qui l’a écrit et l’interprète, est véritablement bluffant, suscitant rires et applaudissements nourris.

On peut juste se demander ce qu’apporterait une version longue avec l’écueil de vite donner l’impression de tourner en rond.

 

Auteur :Grégory Vouland
Metteur en scène :Ladislas Chollat

Avec : Elsa Rozenknop,Grégory Vouland

 

 Bataille au sommet

Voici une des Batailles montées au Rond Point par Jean Michel Ribesen 2008 avec Pierre Arditi et François Berléand.

Texte jouissif de Topor, situations cocasses qui donnent lieu à des confrontations absurdes, on retrouve tout ça dans cette version là, même si on comprend assez vite de quoi il retourne.

Les comédiens sont convaincants, César Meric  malgré un jeu parfois un peu trop à la « Dujardin » et Jérémie Covillault racé, élégant et énigmatique, dans ce combat de mots qui parle de la mort avec fantaisie et légèreté.

 

Auteur : Roland Topor
Metteur en scène: Emmanuel Murat

Avec: Jérémie Covillault et César Méric

 

 

Sensitives

Créé en 2012, ce spectacle qui raconte le corps féminin au travers de plusieurs héroïnes, souffre ici du format court qui ôte cohérence et profondeur au sujet traité, la mise à nu se trouvant davantage réduite à celle du corps que celle du cœur. Manque également la scénographie qui doit accompagner le propos pour le rendre lisible. Restent quelques belles images, courbes des corps, jeux d’ombres.

Nul doute que le cadre du Cirque électrique où le spectacle doit se jouer du 10 au 19 juillet convienne mieux et permette d’apprécier la pleine mesure de ce spectacle original.

 

Auteur : Naéma Boudoumi
Metteur en scène : Naéma Boudoumi

Avec : Naéma Boudoumi, Elsa Foucaud, Ugo Gonzales, Camille Hugues.Flora Kaprielian, Chloé Renaud

 

Le déni d’Anna

Trois photographies. Trois instantanés qui figent une famille à des moments clés.

Une famille qui doit affronter une épreuve, la mort de la mère. Et chacun de réagir comme il le peut, de la fausse joie à la douleur enfin exprimée.

Une œuvre forte, une de celles qui marquent et dont on se souvient longtemps.

Avec des comédiens magnifiques, d’une grande  justesse, dont  Benjamin Egner, magistral,  saisissant dans le rôle du père, inoubliable, si touchant dans son désir d’occulter le drame, jusqu’à l’effondrement.

Et la présence forte de la musique.

Vraiment une œuvre à découvrir.

 

Auteur : Isabelle Jeanbrau
Metteur en scène : Isabelle Jeanbrau

Avec : Niels Dubost. Benjamin Egner, Matthias Guallarano. Karine Huguenin. Cécile Magnet.
Musiciens : Daniel Jea, Bertrand Noël

 

 Je vous souhaite d’être follement aimé(e/s)

Qu’est-ce que l’amour à notre époque ? En quoi les nouvelles technologies et les réseaux sociaux  ont –ils modifié nos rapports amoureux ?

Ils sont huit jeunes gens à explorer ce thème. Huit jeunes gens qui nous touchent, nous émeuvent, nous emportent dans leur fougue, leurs étonnements, leur détresse parfois mais aussi leur humour.

Personnages indéfinis, expériences à la fois intimes et impersonnelles.

Pas de décor. Juste leur parole et leur présence.

Dialogues, monologues, chants, se croisent, se superposent. Drôles ou douloureux. Mais toujours empreints d’une grande sincérité.

Ces jeunes là sont des battants, des guerriers pour une drôle de guerre où il n’y aurait ni vainqueurs ni vaincus. Convainquant en tout cas.

 

Auteur : Sophie Bricaire
Metteur en scène: Sophie Bricaire

Avec : Benoit Bertran de Balanda,Aurore Frémont. Marie Grimaldi, Roman Kané, Hélisenne Lestringant, Julien Saada, Jordane Soudre, Ludovic Thiévon et Sarah Tick.

 

 

Mis en ligne le 30 mai 2015

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