LE CONTE D’HIVER

Théâtre 13 – Côté Seine
30 rue du Chevaleret
75013 - Paris
01 45 88 62 22

Jusqu’au 18 décembre 2016,
du mardi au samedi à 20h00, dimanche à 16h00

 

Le Conte d’hiver loupePhoto  © Elian Bachini

En cette année 2016, 400 ème anniversaire de la mort de Shakespeare, la bien nommée compagnie « L’agence des voyages imaginaires » se devait d’honorer l’auteur de « Macbeth ». Elle a choisi de le faire avec une pièce dont le thème central est la jalousie : attention, il ne s’agit pas d’« Othello », mais d’une comédie joyeuse et féérique. Elle louche tout autant vers « Le songe d’une nuit d’été » que vers « La tempête ».

Soit, au commencement, le roi de Bohème, Laertès, fou de jalousie envers son ami Polixènes, le roi de Sicile. Il fait enfermer sa femme enceinte, laquelle donne finalement le jour à une petite fille, Perdita… qu’un serviteur ira abandonner sur un rivage hostile. Ici, tout est sombre, glaçant, Philippe Car (Laertès) en rajoutant en ce sens. Au contraire, le deuxième acte, qui se passe en Sicile est plus aérien, funambulesque, avec l’introduction du personnage du Temps, qui donne des précisions et commente l’action. Le troisième acte (ces divisions sont des adaptateurs) verra bien sûr tout se résoudre.

Le parti pris de la compagnie est de coller au plus près à l’idée même de théâtre : or, qui dit théâtre dit partage. Nous avons donc des comédiens également musiciens qui nous accueillent dès l’arrivée. Les loges sont dans le hall du théâtre. Les clins d’œil et gags se multiplient sans que cela nuise au charme que dégage le spectacle. Shakespeare a les épaules assez larges, bien sûr, pour que son œuvre survive aux libertés qu’on prend avec elles : mieux, elles sont les bienvenues. Assez vite se crée un sentiment de connivence avec les comédiens et ce qui se déroule sous nos yeux. Autant dire que tout passe. C’est par un maximum de théâtralité qu’on arrive à la réalité, à l’émotion. Ces intentions ne seraient rien, bien sûr, si elles n’étaient servies par des comédiens inspirés : Philippe Car, matois ou naïf est parfait dans son double rôle. Belle prestation de Francisco Cabello en Camillo. Susanna Martini se taille un joli succès en voleur. Une mention spéciale à Nicolas Delorme, qui joue l’amoureux transi avec bonheur… et « le Temps » avec naturel. Mais ils sont tous très bons. Un spectacle qui rend heureux, donc.

Gérard Noël

 

Le Conte d’hiver

De William Shakespeare
Mise en scène : Philippe Car.

Avec : Valérie Bournet, Francisco Cabello, Philippe Car, Nicolas Delorme, Susanna Martini ou Lucie Botiveau, Vincent Trouble.

Adaptation : Yves Fravega et Philippe Car.
Musique et direction d’orchestre : Vincent Trouble.
Création lumières : Julo Etiévant.
Costumes : Christian Burle.
Décor et accessoires : André Ghiglione et Pierre Baudin (contributions de Sophie Rigaud et Luki Millet).
Restauration : Jean-Marie Bergey et Benjamin Olinet.
Création son : Pedro Theuriet.
Régie lumière et son : Jean-Yves Pillone ou Christophe Cartier.
Régie plateau et régie générale : Jean-Marie Bergey.
Assistanat à la mise en scène : Laurence Bournet.

 

Mis en ligne le 14 novembre 2016