L’ÉVENTREUR

Théâtre Essaion.
6, rue Pierre au Lard
75004 Paris
01 43 26 38 99

Jusqu’au 9 Juin 2018
Les samedis à 18h.

L’Éventreur loupe 

 

D’après une nouvelle de Pierre Dubois « Contes de crimes » François Lis tente à travers cette adaptation théâtrale de percer le mystère de ce tueur en série avant-gardiste particulièrement violent que la police appelait Jack l’éventreur, Jack the Ripper. Il ne fut jamais arrêté et personne ne sut jamais qui il était… Sauf peut-être le détective C. Marmaduke Perthwee.

Londres, automne 1888, la pluie tombe, la mort rôde dans les bas-fonds de Whitechapel, des catins sans espoir de ciel qui se vendent pour quelques shillings vont croiser la froide lame étincelante du couteau, de Jack. Elles s’appellent Mary Ann, Anny, Elizabeth, Mary Jane, Catherine, elles vont être massacrées, égorgées, décapitées, éviscérées et sauvagement mutilées avec pour seuls témoins quelques réverbères qui éclairent à peine le pavé mouillé.

Sur scène un univers sombre en noir et blanc, taché à chaque crime d’éclaboussures écarlates comme une ritournelle qui frisonne sur le piano posé au centre du plateau et qui cache à peine le bureau sobre du Perthwee. Les costumes respectent l’époque victorienne et la comédienne qui interprète toutes les victimes maitrise à la perfection aussi bien l’art musical que l’art dramatique. Ackroyd tient son rôle rempli de questionnement sur l’identité de Jack avec le talent du pianiste qui se laisse aller à ses réflexions musicales. Le détective Perthwee est le narrateur talentueux de cette effroyable série de meurtres, obsédé par sa quête de vérité sans doute trop obsédé car lorsque qu’il traverse le miroir de ce tableau sombre, il part dans une explication sans doute trop philosophique, trop surréaliste, trop éloignée de la réalité de cette énigme en lâchant le nom de cet horrible tueur que je ne dévoilerai pas dans cette chronique à la demande de l’auteur. Ma surprise qui fut aussi grande que mon désarroi et cette déroutante affirmation me fit prendre à cet instant un tout autre chemin qui n’avait plus rien à voir avec ce trouble univers et que je n’avais peut-être pas envie de prendre, en tout cas dans cette histoire, celui de la deuxième étoile à droite et puis tout droit devant jusqu’au matin.

Patrick Rouet

 

L’Éventreur

 

Adaptation : François Lis d’après Contes de crimes de Pierre Dubois.
Metteur en scène : Stéphanie Wurtz.

Avec Delphine Guillaud, Vincent Gaillard, François Lis.

Création musicale : Vincent Gaillard.
Costumes : Aline Gobert.

 

Mis en ligne le 21 mai 2018