ANTIGONE

Théâtre National de Chaillot
(Salle Jean Vilar)
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre
75116 Paris
01 53 65 30 00

Jusqu'au 29 novembre à 20h30

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 29 novembre 2013

Antigone

Depuis l'Antiquité, Antigone a été jouée et rejouée et rejouée encore, chacun se l'appropriant en apportant sa propre vision et sa réflexion.

Celle de Valeria Parella mise en scène par Luca de Fusco avec un curieux et intéressant mélange des codes de la dramaturgie antique et de notre univers contemporain parvient encore à surprendre.

Le personnage et son histoire semblent s'effacer au profit du mythe et de ce qu'il véhicule dans l'inconscient collectif autour de l'éternelle opposition entre le respect de la loi et la désobéissance d'une femme.

La mise en scène très stylisée et épurée et éminemment fascinante laisse ainsi tout son poids à un texte à la fois resserré, dense et poétique que les comédiens véritablement exceptionnels lancent avec une diction parfaite très articulée renforçant l'impression d'êtres désincarnés.

Effet contrebalancé par l'utilisation vidéo de gros plans sur les visages permettant de lire les émotions à nu, un mouvement de sourcils, une ride qui rembrunit un front, une larme qui s'échappe pour se perdre à la commissure des lèvres.

La symbiose entre la scénographie superbe de Maurizio Balo, les sublimes jeux de lumière de Gigi Saccomnadi, les costumes de Zaira de Vincentiis et les musiques originales et lancinantes de Ran Bagno sert parfaitement le parti pris de toucher au plus profond de l'émotion et de l'esthétisme sans épargner le spectateur.

Les scènes se succèdent porteuses d'une grande charge émotionnelle.

Pas de grands déplacements, tout est lent et feutré et pourtant quelle force ! Quelles images s'impriment dans notre cerveau que l'on reverra longtemps !

Ce sont des visages qui apparaissent puis disparaissent, des perspectives inattendues, des éclairages subtils, une robe rouge qui flotte dans les airs.

Comme son frère resté treize ans dans le coma, Antigone va se retrouver dans un monde où elle n'est ni vivante ni morte. Avec en plus la conscience de ce qu'elle subit.

Et c'est elle, encore et toujours, qui apportera la délivrance. Éternellement.

Nicole Bourbon

 

 

Antigone

Mise en scène Luca De Fusco
Scénographie Maurizio Balò
Costumes Zaira de Vincentiis
Lumières Gigi Saccomandi
Musique originale Ran Bagno
Assistante à la mise en scène Alessandra Felli
Assistant à la scenographie Davide Amadei
Assistante aux costumes Marianna Carbone
Chorégraphies aériennes Maria Teresa Cesaroni
Maquillage Vincenzo Cucchiara
Régie générale Teresa Cibelli
Chef machiniste Nunzio Opera
Machiniste Salvatore Grimaldi
Régie lumières Marco Spina 
Électricien Cristiano Benitozzi 
Régie son Diego Iacuz
Régie vidéo Alessandro Papa
Habilleuse Roberta Mattera
Secretaire de production Natalia Di Vivo
Traduction du texte en français Dominique Vittoz
Surtitrage en français Luca Delgado

Avec Gaia Aprea, Anita Bartolucci, Gianluca Musiu, Giacinto Palmarini, Alfonso Postiglione, Nunzia Schiano, Paolo Serra, Dalal Suleiman

Production Teatro Stabile di Napoli
Coproduction Fondazione Campania dei Festival