HAGARDS

La Loge de Charonne
77 rue de Charonne
75011 – Paris

Jusqu’au 30 janvier à 21h00

 

loupe

 

La loge : un lieu atypique niché au fond d’une cour au cœur de la rue de Charonne. Un lieu dédié à la jeune création. Un lieu vivant, où fourmillent les idées, où de jeunes artistes peuvent s’exprimer, s’essayer, trouver de nouvelles voies. On ne sait jamais vraiment ce qu’on y va voir ou plutôt tout ce qu’on sait, pour parodier un peu Jean Gabin, c’est qu’on ne sait rien. À chaque fois la surprise est totale, qui nous fait braver l’inconfort des banquettes de bois conçues pour de jeunes dos !

Hier soir, j’allais donc découvrir Hagards, de la jeune compagnie MKCD qui réfléchit au sens du spectacle, qui interroge, interpelle. Quatre filles et deux garçons réunis autour de leur auteur et metteur en scène Matthias Claeys. Et quelques lignes qui avaient suscité mon intérêt et ma curiosité : « Ce sont des actrices et des acteurs qui arrivent pour prendre la parole, qui prennent le pouvoir avec ce texte, avec ces petites séquences, qui décident de ce qui se passe et de comment ça se passe, qui choisissent à chaque fois en direct l’ordre des choses, les distributions, qui font un spectacle comme on donne un concert de rock, dans le plaisir et à vif. C’est comme une casserole de lait sur le feu, c’est jusqu’à ce que ça déborde… ».

Le plateau est nu. Deux fois deux chaises posées contre les murs et qui ce soir ne serviront pas.

Ils entrent, l’un derrière l’autre, se déplacent sans cesse, courent, avancent, reculent, sautent, esquissent des pas de danse. Ils bougeront beaucoup ainsi au cours du spectacle, en guise de lien entre les séquences. Des scènes qui racontent la vie de tout un chacun. Banalité des sujets : l’anniversaire surprise, un « coming out », des rapports entre amis, entre membres d’une même famille. Exposés à nos regards. Difficultés de la communication aussi.

Tout est expression, y compris les silences, quand il n’y a pas de mots possibles, c’est le corps qui s’exprime.

Sous cet éclairage cru, on rit souvent, on s’interroge. Les artistes ont une parfaite maîtrise de leur jeu, s’ils improvisent le choix des scènes à interpréter, on ne le sent jamais. Il faudrait assister à plusieurs représentations pour vraiment appréhender leur concept.

Ils nous tendent avec une belle énergie le miroir de nos vies. Banales. Mais qui deviennent un morceau de spectacle dès lors qu’elles sont racontées.

À découvrir.

Nicole Bourbon

 

Hagards

Compagnie mkcd
Texte et mise en scène : Matthias Claeys

Avec : Marie Camlong, Kévin Dez, Romain Pichard, Elisa Pietrini, Marion Romagnan et Nadège Sellier.

 

Mis en ligne le 28 janvier 2015

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