ZIGMUND FOLLIES

Au Grand Parquet, Jardin d’Eole
35 rue d’Aubervilliers
75018 PARIS
01 45 05 01 50

Jusqu’au 15 mars 2015 puis du 2 au 5 avril.
Jeudi, vendredi, samedi 20h et dimanche 19h.

 

Zigmundfollies loupe

 

 

Philippe Genty semble reprendre du service, mais il n’a jamais arrêté… depuis  1968, date de création de sa compagnie. L’artiste savait déjà ce qu’il voulait, à savoir rénover de fond en comble l’art millénaire de la marionnette : lui adjoindre du son, des dialogues ciselés, des images, des créatures, monstrueuses ou pas, des gags, de l’humour. Vaste programme, mais qu’il a parfaitement rempli avec l’aide de Mary Underwood pour l’y assister. On ne compte plus les spectacles de Philippe genty. Citons : « Dérives », « Voyageur immobile », « La fin des terres ». Ils sont été créés ici ou, là, ont tourné à travers le monde… ont été repris. Celui-ci, « Zigmund Follies » date de vingt-cinq ans environ mais inutile de dire qu’il ne fait pas son âge.

Il y a, dès le départ, cette touche de folie et d’absurde qui parle à tous, petits et grands. Un homme sans tête reçoit un appel. Trouver le portable, oui, l’allumer, bon, la main s’en charge facilement, mais à quel oreille le coller ? Heureusement, l’homme portait un carton et… sa tête était dans le carton. De là, des considérations sur la tête… et sur la main tout aussi nomade. Il n’en faut pas plus pour qu’on s’embarque dans une véritable odyssée tout à la fois symbolique et, disons le mot, psychanalytique. D’où, sans doute le titre. Dans ce monde animé où des portes apparaissent et disparaissent, où on croise un ministre de l’extérieur qui a la voix de Chirac, des colonnes de la presse (au sens propre), qui s’enflamment, une mer démontée sur laquelle naviguent toutes sortes d’objet y compris un sous-marin. Comme Gambetta, notre héros s’échappe en montgolfière, retombe sur une île, est opéré… Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ménagent des émotions, ces péripéties, toujours assorties de poésie et de forces jeux de mots.

Derrière (et dedans) aux manettes, juste deux comédiens inspirés… qui donnent vie à ce petit monde. Il y a des instants magiques, ou bien drôles, d’autres plus émouvants comme celui,  à la toute fin… Mais ne déflorons pas trop le sujet : qu’il vous suffise de savoir que ce spectacle est joué seulement une douzaine de fois. Qu’il réconciliera avec cet art tous ceux (il y en a) qui croient que la marionnette c’est forcément un peut bêta et juste pour les enfants. Avec maestria et un sens du spectacle que beaucoup de metteurs en scène de spectacles avec comédiens pourraient lui envier, Philippe Genty réussit généreusement à prouver le contraire.

Est-ce à dire que nous recommandons fortement « Zigmund follies » ? Gagné !

Gérard Noël

 

Zigmund Follies

Un spectacle mis en scène par Philippe Genty, assisté de Mary Underwood.

Avec : Éric de Sarria et Philippe Richard.

 

Mis en ligne le 8 mars 2015

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