LA DERNIÈRE IDOLE

Théâtre Paris Villette
211, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris
01 40 03 72 23

Les 19 et 20 mai à 20h30

Dans le cadre du Festival SPOT#2 "Le retour des idoles" qui invite de jeunes compagnies du 6 au 28 mai.

 

La dernière idole loupeCrédit photo : Manon Mallet

On a tous - Quelque chose en nous de Tennessee 
Cette volonté de prolonger la nuit 
Ce désir fou de vivre une autre vie 
Ce rêve en nous avec ses mots à lui 

On a tous en nous quelque chose de Johnny. Lui qui fut au temps des yéyés l’idole des jeunes et le dernier « monstre sacré» de notre époque actuelle standardisée qui ne connaît plus de stars.

Hélène François et Émilie Vandenameele, s’appuyant sur des faits réels qu’ils habillent ensuite de leur imagination, nous en livrent une lecture vertigineuse, fouillant au fond de l’âme d’un être que le succès dévora trop vite. D’une écriture ciselée et très rythmée ils tracent en des allers retours saisissants sans souci de la chronologie, le portrait d’un homme tourmenté, phagocyté par ses peurs, ses émotions, ses excès, un homme livré « aux fauves », dont les moindres gestes sont épiés et commentés, un homme finalement dépossédé de sa propre vie par son image qui peu à peu l’a dévoré.

À ce jeu, Pierre-François Garel est prodigieux. Superbe acteur, véritable bête de scène lui-même, doté d’une voix incroyable (Ah ce moment, le seul du spectacle où il chante, « Love me tender » d’Elvis, pas une chanson de Johnny très astucieusement), il est comme habité par son personnage, sa démesure, sa peur de la mort, son attirance pour le vide, son égo surdimensionné, ses excès et sa fragilité dans une superbe mise en scène bouleversante.

L’idole est là seule à la table d’un festin que les autres convives ont déserté. Parmi les reliefs d’uN repas visiblement bien arrosé, le chanteur abandonné revit sa vie par flashes successifs. Les scènes s’enchaînent sans temps mort, certaines particulièrement marquantes, Johnny à moitié mort peinant à respirer, ou hurlant son désespoir ou plongé dans le noir où seule la lumière rouge de sa cigarette troue l’ombre.

Et la fin, superbe, où Johnny, semblant si frêle, si perdu au milieu de cette si grande table récite en litanie les noms de tous ceux qu’il a connus et qui ont disparu dans une prodigieuse cascade de lumières.

Mais lui est toujours là, cent fois à terre et cent fois relevé.

Prêt une nouvelle fois à se jeter dans l’arène où des centaines de bouches et de regards l’attendent :

Lumières. Fumées. Une silhouette qu’on connaît si bien jambes écartées. Debout. Toujours.

Le cœur en fièvre et le corps démoli 
Avec cette formidable envie de vie 
Ce rêve en nous c'était son cri à lui 

On a tous en nous quelque chose de Johnny.

Nicole Bourbon

 

La dernière idole

Texte et mise en scène Hélène François et Émilie Vandenameele

Avec Pierre-François Garel

Création lumière Étienne Exbrayat
Création sonore Thomas Beau
Création vidéo Ugo Mechri

 

Mis en ligne le 20 mai 2015

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