AH SI J’ÉTAIS RICHE !

Théâtre de la Huchette
23 rue de la Huchette
75005 Paris

Tél. 01 43 26 38 99

Les 29 avril et 13 mai 2019 à 19h,
puis en juillet au festival d’Avignon

 

Ah si j'étais riche ! loupe 

La pièce débute avec « Ah, si j'étais riche ! » joué à la guitare, cet air bien connu de la comédie musicale « Un violon sur le toit ». Et l’ambiance y est déjà : Empire tsariste fin XIXème siècle, dans le shtetl de l’enfance de l’auteur, Sholem Aleichem. De son vrai nom Sholem Rabinovitch, écrivain de langue yiddish, il est à l’origine de textes savoureux, inspirés librement de son enfance pour mieux raconter la vie de la communauté juive déjà menacée, à cette époque, par ce qui sera le pogrom.

Ici, il s’agit d’un échange épistolaire entre deux époux. Menahem Mendl est parti à Odessa pour faire fortune, en laissant sa femme avec leurs deux très jeunes fils au village. Il s’improvise courtier, mais ses tentatives de spéculation sont infructueuses, car il n’y connaît pas grand chose. Alors il écrit à son épouse pour lui conter ses mésaventures et la rassurer. Elle lui répond, systématiquement. Leurs lettres sont empreintes de larmes et de joies, de tristesse, de leçons réciproques aussi, d’une philosophie sans prétention, de cet humour juif particulier.

Quoi qu’il en soit et quoi qu’il arrive, les courriers sont rédigés avec respect, et avec une grande franchise qui laisse deviner un amour véritable, mais pudique. Il en ressort clairement que Menahem est un doux rêveur, naïf, et pourtant tenace. Faute d’être efficace en affaires, il demeure toujours optimiste, et il se montre bien déterminé à faire fi de ses (nombreux) échecs. Quant à sa (pas toujours) tendre épouse, elle fait preuve d’une grande sagesse, de patience, en même temps que de force de caractère. Cependant, fatidiquement, la dureté de leur condition, et l’incontournable et récurrent manque d’argent, contribuent à prolonger leur séparation…

Les deux comédiens sont excellents, incarnés, étonnants. Ils sont dotés d’une grande sensibilité et jouent la carte de la simplicité, la vraie. Ainsi, Pauline Vaubaillon et Florent Favier ont tout juste. Et c’est un plaisir de les voir donner vie à ces belles lettres sur scène !

Luana Kim

 

Menahem-Mendl, le rêveur (Ah si j'étais riche )

De : Sholem Aleichem
Mise en scène : Hélène Cohen

Avec : Florent Favier, Pauline Vaubaillon

 

Mis en ligne le 7 mai 2019