LA DANSE DU DIABLE

Théâtre de l’Athénée – Louis Jouvet
Square de l’Opéra Louis Jouvet
7 rue Boudreau
75009 Paris
01 53 05 19 19

Jusqu’au 7 décembre
les mardis à 19h00, mercredis, vendredis et samedis à 20h00 et dimanches à 16h00

 

La danse du diable

 

Peut-être que vous allez rire… mais bon, je ne trouve pas d’autres mots… vous allez rire parce que vous vous direz : de quoi, il parle ?... du moins, ceux qui ne connaissent pas Philippe Caubère… parce que Philippe Caubère n’est pas un homme de medias mais un homme de théâtre… un comédien pur !… dur ? je ne sais pas, je ne crois pas… peut-être… mais un comédien peuplé par des personnages… pas seulement des personnages du répertoire… des personnages de la vie réelle… du quotidien… de son quotidien… il est peuplé, oui, peuplé, hanté, vibrant de ces femmes et de ces hommes qui sont comme sa chair… d’ailleurs, il les incarne… ou sinon, il les convoque comme un mage convoque les esprits et les cœurs inquiets, absents… avec pour seule magie, l’art du comédien qui ne demande pas d’artifice mais un corps, des bras, des jambes, une voix… et une capacité énorme à être là un peu surhumain… un peu simplement humain… seul dans un rond de lumière comme dans l’œil de l’arène… mais jamais seul puisque l’esprit constamment ouvert sur l’imaginaire… en dialogue… alors vous allez rire si je vous dis que ce spectacle porté par un seul comédien est un grand spectacle… un grand spectacle… énorme… immanquable… du grand spectacle oui.

Cela va vite… ce n’est jamais pesant… que ceux qui attendent qu’on leur donne la becquée… blagues posées régulièrement pour créer le rire… n’y aillent pas… il faut un minimum d’imaginaire personnel… ils seront désappointés… ici, les rires et les réactions du public sont étonnamment constantes et jamais orchestrées… chacun trouve son cocasse, son émouvant là où il veut… cela forme un parterre de spectateurs qui ont l’air de voir chacun Sa Danse du Diable… parce que c’est de nous dont il est question dans ce spectacle… de nous, le public… de moi… et de ma mère… de moi, le fils de cette femme… ma mère… qui ne ressemble pas du tout à Claudine Gauthier, mère du double imaginaire de Philippe Caubère et véritable locomotive de cet histoire… oui, il est question de moi, dans ce spectacle… de mon amour et de ma peur.

Trente trois ans que la Danse du Diable a été créée… elle a maintenant des rides d’expressions qui donnent un peu de relief aux visages stéréotypés de notre univers… une maturité capable d’emporter trois heures durant des centaines de spectateurs dans cette histoire comique et fantastique… capable de les soulever des fauteuils à la fin… bouleversés par les rires, les sourires et les larmes… et le cœur tordu par l’envie désespéré que cela dure encore.

Il est question ici de faire rire… d’un rire gargantuesque… de défier les lois de la nature… de se sentir vivant… de resplendir de vie… de rire de la mort car la mort n’enlèvera jamais rien aux souvenirs éclatants.

Allez-y… allez-y rire… de tout votre cœur… vous y verrez juste un mot d’amour… une façon de dire je t’aime majestueuse… Philippe Caubère sur une scène, et spécialement dans ce spectacle, est unique… un peu comme Raymond Devos était unique… mais pas question de replay… pas de streaming… pas de prolongation pendant des mois… il reste deux semaines pour faire partie de ceux qui auront eu cette chance… cette grande chance… énorme.

Bruno Fougniès

 

La danse du diable

De et avec Philippe Caubère

 

Mis en ligne le 21 novembre 2014

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