24 HEURES DE LA VIE D’UNE FEMME

Théâtre Rive gauche
6 rue de la Gaîté
75014 – PARIS
01 43 35 32 31

Jusqu’au 29 août 2015
Du mardi au vendredi à 21h00
Le samedi à 17h00, 19h00 ou 21h00

 

24 heures de la vie d’une femme loupe 

« Vivre, c’est ne plus avoir peur de soi », nous avoue cette très élégante et charismatique aristocrate dans la fleur de l’âge, qui a cherché à sauver l’existence d’un jeune homme pris dans les filets serrés des jeux de hasard. Vivre, c’est aussi s’inventer des histoires pour combler une errance que la chaleur, les soirs d’été, les rencontres de fortune, l’alcool ne sauraient panser. Personnalité fragile, à l’équilibre émotionnel fluctuant, Mrs C. se laisse malgré elle entraîner dans un tourbillon incontrôlable, viscéral, fatal, où la passion du jeu croise le fer avec la passion physique, celle qui ne durera que 24 heures.

Pour incarner ce personnage à la fois fasciné et perdu, Clémentine Célarié. Pendant presque une heure et demie, elle va dérouler l’écheveau des sentiments les plus complexes, celui dont le même Zweig soulignait la cruelle « confusion ». L’interprétation relève du challenge sportif et de l’art dramatique le plus étudié. Précise, nuancée, humaine, Clémentine Célarié fait passer la rampe à son personnage avec aisance et incite le public à la rejoindre dans son histoire. Beaucoup de douceur, sur cette scène. Douceur des voix, des éclairages, des décors qui flottent dans l’air ou glissent en fond ; l’atmosphère se pose en contrepoids d’un événement tragique pour lequel on aurait imaginé une tension dramaturgique un peu plus prononcée, plus sombre, plus charnelle. Le parti ayant été pris de placer l’histoire dans les années 1960, avec toutes les balises de bienséance sociale et morale, la mise en scène reste sobre, soulignée par des projections vidéo dans lesquelles les personnages calent leur pas le long de la pièce. De même, cette idée de mettre dans la bouche de Mrs C. les paroles du jeune homme, alors qu’il lui fait face mais reste muet une (très) grande partie du temps, a tendance à transformer cette femme en caricature de son jeune amant et à « casser » son propre rythme dramatique. Cela n’enlève rien au charme puissant de la comédienne, à la beauté du texte et à l’universalité de l’histoire. « Quelle importance, si on a eu un moment de folie, un seul ? »…

Natalia Fintzel

 

24 heures de la vie d’une femme

De Stefan Zweig, adaptation Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène : Steve Suissa et Stéphanie Froeliger

Avec Clémentine Célarié, Loris Freeman et Samuel Nibaudeau

 

 

Mis en ligne le 20 mai 2015

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