LE CERCLE DE WHITECHAPEL

Au Lucernaire 
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris.
01 45 44 57 34

Jusqu’au 15 avril 2018
du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 18h

 

Le Cercle de Whitechapel loupe Photo © L'Instant d'un regard

Londres 1888, le district défavorisé de Whitechapel, dans le East End… mais oui, vous devinez juste : Jack the Ripper n’est pas bien loin ! Alors que des femmes ont été sauvagement assassinées et mutilées, un commissaire du Scotland Yard membre de la gentry londonienne, Sir Herbert Greville, donne rendez-vous, dans un atelier d’artiste du quartier à quatre autres personnages hétéroclites et hauts en couleurs, afin d’élucider les crimes et identifier le coupable. Sous prétexte de vouloir réunir une fine équipe dotée d’une logique différente de celle des policiers qui achoppent, il crée ainsi le “cercle de Whitechapel”, composé d’un chirurgien, romancier débutant, Arthur Conan Doyle, d'un journaliste, George Bernard Shaw, d'un directeur de théâtre, Bram Stoker, ainsi que d’une des premières femmes médecins de l'époque, Mary Lawson. Ils sont tous différents, ont du caractère et du répondant. Forcément, les opinions divergent, les répliques fusent, ce qui n’empêche pas l’enquête de progresser, contre toute attente…

Le texte est nerveux et intéressant, il apporte une touche de fraîcheur et de modernité, une version qui vient s’ajouter allègrement aux centaines de prolifiques hypothèses et autres fictions déjà émises concernant l’identité de cet inconnu que demeure encore aujourd’hui Jack l’Éventreur, élu tout de même pire britannique du millénaire.

Le décor et les costumes sont en symbiose, esthétiques et de très bon goût. La mise en scène est efficace, le travail d’acteurs impeccable. Et en effet, les cinq comédiens s’approprient totalement leurs personnages respectifs, sont attentifs, à l’écoute des autres, et jouent volontiers avec l’humour anglais, en l’espèce incontournable. Ils sont drôles, percutants et flegmatiques à souhait. Ils gardent un rythme soutenu et tiennent les spectateurs en haleine du début à la fin. Grâce à leur cohésion et à leur présence scénique forte, ils créent l’atmosphère et la (bonne) surprise, comme un petit frisson dépaysant. Le tableau est dressé adroitement, authentique, sympathique, cinématographique, et c’est beau à voir !

Luana Kim

 

Le Cercle de Whitechapel

De : Julien Lefebvre
Mise en scène : Jean-Laurent Silvi

Avec : Stéphanie Bassibey, Pierre-Arnaud Juin, Ludovic Laroche, Jérôme Paquatte, Nicolas Saint-Georges Georges

 

Mis en ligne le 5 février 2018