CHAT EN POCHE

Artistic-Athévains
45 rue Richard Lenoir
75011 PARIS
01 43 56 38 32   

Jusqu'au 27 avril
Mardi, vendredi, samedi 20h30. Mercredi, jeudi 19h.
Samedi 16h. Dimanche 15h.

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Mis en ligne le 10 mars 2014

Chat en poche

Quand le jeune Feydeau écrit « Chat en poche », il n'a que 26 ans. Il a fait ses gammes et il se lance. Il ne s'agit pas encore d'adultères à répétition : plutôt d'un quiproquo sur lequel la pièce est bâtie et qu'il étire avec un certain bonheur. Pacarel, un bourgeois enrichi (on le devine) voudrait faire monter à l'Opéra une œuvre de sa fifille. Pour ce, une seule solution, se procurer un ténor et vendre les deux, opéra et artiste à la prestigieuse maison. Problème : le jeune homme qui se présente s'appelle Dufausset et non Dujeton. Il vient à paris faire son droit. Il faudra la malice de ce père pour arriver à croire que le jeune Dufausset est vraiment un chanteur lyrique. Dans l'intervalle, Dufausset aura semé la zizanie, courtisé la femme de Pacarel et aussi celle de son ami Landerneau. Il aura passé des auditions désastreuses et menacé la bonne réputation d'une famille. Frustrations, rêves de gloire, Feydeau critique les bourgeois et s'amuse d'eux avec nous. Il emprunte bien un peu à son maître Labiche (les marques de craie dans le dos, …) mais son métier est déjà impressionnant.

C'est devenu un poncif de dire que Labiche, ce sont les mots et Feydeau, la mécanique : ce n'est pas tout à fait faux. On trouve bien une ou deux scies : « Il y a un bouchon dans la colonne » ou encore « Je ne veux pas marquer mon mari ! » mais l'essentiel, c'est bien la vivacité du mouvement, ces personnages affolés qui courent pour tenter de sauver qui sa réputation, qui son couple.

François Cabanat, responsable du décor et des lumières a eu la main heureuse : sol incliné, neutralité des teintes d'où émergent des fauteuils anciens peints de couleurs flashy.

Les comédiens, Jacques Bondoux (Pacarel) en tête, sont efficaces. Par contre, la metteuse en scène, Anne-Marie Lazarini n'a pas su choisir : faire jouer « psychologique » ou bien caricatural et vibrionnant. Moralité, le spectacle a des baisses de régime où, ce qu'il ne faut surtout pas, le spectateur réfléchit.

Certains passages fonctionnent pourtant bien, celui où les maris à coup de mouchoirs agités et de chansons stupides tentent de faire revenir la voix de Dufausset. Quand les épouses, déçues, accablent le faux ténor de reproches. Ou bien, plus apaisé, une des scènes finales où la fille Pacarel découvre que ce jeune homme (l'excellent Cédric Colas) pourrait faire un mari tout à fait présentable. Ce soir-là, nous n'en étions qu'à la quatrième. Nul doute que le bon rythme va se trouver. Le public, jeune et moins jeune, a en tout cas ri des facéties de ce « Chat en poche ».

Gérard Noël

 

Chat en poche

De Georges Feydeau
Mise en scène : Anne-Marie Lazarini.

Avec : Jacques Bondoux, Cédric Colas, Giulia deline, David Fernandez, Frédérique Lazarini, Sylvie Pascaud, Dimitri Radochévitch.

Décor et lumières : François Cabanat.
Costumes Dominique Bourde.