PROUDHON MODÈLE... COURBET

Au Lucernaire
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris.
 tél. : 01 45 44 57 34
Jusqu’au 18 mars 2012 du mardi au samedi à 20h,dimanche à 17h.

Ce spectacle est écrit, mis en scène et interprété par Jean Pétrement, c’est dire s’il connaît son sujet.

Il nous emmène brillamment dans la seconde moitié du XIXème siècle et fait converser le philosophe Proudhon avec le peintre Courbet. Sur un texte de haute volée, les deux protagonistes vont confronter leurs idées sur la création artistique, sa liberté, le rôle des institutions.

En toile de fond, l’œuvre « L’atelier du peintre » en cours de réalisation – bravo à la reproduction –.

Sur scène, quatre interprètes prodigieux :

Courbet c’est Alain Leclerc, tout en rondeur, bonhomie, générosité, truculence, appétit de vivre.

Jean Pétrement en opposition, droit dans ses bottes, campe un philosophe  tout pétri d’idées politiques et socialistes, rigoureux et intransigeant, très misogyne.

Diana Laszlo, c’est Jenny, le modèle, sensuelle et féministe avant l’heure. Elle tente vainement de séduire Proudhon pour qui la place d’une femme est à la cuisine et dont le rôle doit se borner à faire le ménage.

Le quatrième larron, c’est Jojo, le braconnier, l’homme du peuple incarné avec jovialité par Lucien Huvier. Il arrive avec terrine et eau de vie de mirabelle et répond avec son bon sens paysan aux théories du philosophe dans des scènes tout à fait rabelaisiennes.

L’ensemble est rondement mené et cette joute politique et philosophique donne autant à rire qu’à réfléchir. On ne s’ennuie pas un seul instant et je n’ai eu personnellement qu’un seul regret : que le dénouement un peu abrupt nous laisse sur notre faim avec comme un goût d’inachevé.

 

Nicole Bourbon

 

 

Proudhon modèle Courbet

de Jean Pétrement,
mise en scène de l’auteur,
décor de Magali Jeanningros,
lumière de Baptiste Mongis,
collaboration artistique de Maria Vendola,
avec Alain Leclerc, Jean Pétrement, Diana Laszlo, Lucien Huvier