ENNEMIES POTICHES N°1

Au Grand Point Virgule
8 bis rue de l’Arrivée
75015 PARIS
Du mercredi au samedi à 20h30
01 42 78 67 03

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Ennemies potiches

Chronique de Gérard NOEL

 

Après avoir joué en solo des spectacles, voici que Karine Dubernet invite des copines pour une pièce plutôt déjantée qu’elle a pondue. La trame tient (et ce n’est pas un reproche) en quelques lignes : Comment Nina qui cohabite (en tout bien tout honneur) avec la délicieuse Janis, reçoit la visite de Édith, sa sœur avec qui elle était brouillée. Comment finalement les trois filles vivent ensemble, le temps pour Janis (enceinte) de faire une grosse boulette en volant à son ex une valise pleine de drogue. Puis en l’oubliant dans une cabine d’essayage.

Dans ce Grand Point Virgule, en fait une salle de cinéma spacieuse reconvertie, le décor de scène est un appartement sobrement suggéré. Dès les premières répliques, le public accroche et rit. Il y a bien sûr un côté caricatural inhérent au genre : la fille qui aime les filles a un côté ours, elle grimace et se goinfre pour compenser. L’écervelée est ravissante, arborant des jupes de plus en plus courtes et la sœur parle principalement en citant des paroles de chansons de Jean-Jacques Goldman ou Michel Berger. Pourquoi pas, du moment que c’est léger, drôle, sans méchanceté finalement et que la pièce progresse ? Elle progresse plutôt bien d’ailleurs, à coup de « noirs » entre deux séquences, de musiques rythmées, avec une façon pas désagréable de maintenir le suspense en ménageant des ellipses, ce qui s’est passé nous étant raconté et non montré.

Mise en scène fonctionnelle : au début du moins, elle est au service de ce qui se dit, échanges vachards entre les filles, discussions pour savoir si Édith va rester ou non (finalement, comme on s’en doutait un peu, elle reste !) mais, comme la pièce, elle s’accélère. Elle a enfin du grain à moudre (je parle toujours de la mise en scène) au moment où la situation se corse. Quand il y a danger. Préparatifs. Là, elle est vraiment efficace et au service des comédiennes qui se déchaînent : Ingrid Mareski nous épate, Constance Carrelet (ce soir-là) trouve sa vitesse de croisière. Curieusement, mais la pièce est aussi écrite comme ça, l’auteur Karine Dubernet reste un peu en-deçà. Elle prendra, et comment, sa revanche dans la dernière scène de la pièce.

Que dire de plus, sinon que les amateurs d’œuvres engagées ou d’avant-garde seront déçus. Par contre, les  fans de café-théâtre, tous ceux qui cherchent une heure vingt de distraction avec trois filles qui ont la pêche… ceux-là seront aux anges.

 

Chronique de Ivanne Galant

 

Deux colocataires, Nina et Janis, voient leur quotidien – qui se résume à engloutir des BN pour l’une et à faire du pole dance pour l’autre – chamboulé par l’arrivée de la petite sœur de Nina, Édith, qui s’est enfuie de l’autel le jour de son mariage.

La poisse va à partir de moment-là frapper ce trio dynamique : mésaventures et gags s’enchaînent sans répit. Le rythme est très soutenu pendant une heure et quart grâce à un texte pétillant, entre vannes et paroles de Jean-Jacques Goldman, pour le plaisir des spectatrices. Spectatrices ? Si le public était majoritairement féminin, les tendres moitiés qui accompagnaient mesdames ont eux aussi apprécié le spectacle – surtout au premier rang !

Détrompez-vous donc, malgré les apparences, titre, décor, et autre chanson de Britney Spears par ci par là, il ne s’agit pas d’une énième comédie de filles, mais bel et bien d’une pièce unisexe. Et cela grâce à l’humour du texte mais aussi de la mise en scène.

Nos trois potiches pleines d’énergie sont toutes drôles de manière différente. Nina, la looseuse qui traîne en pyjama, jouée par Karine Dubernet qui maîtrise son rôle à la perfection, portant un regard critique et moqueur sur les autres personnages. Janis, la stripteaseuse mais aussi l’amoureuse ingénue à la mémoire de poisson rouge interprétée par Ingrid Mareski, très convaincante. Et Édith, la petite sœur coincée qui s’émancipe en découvrant le monde merveilleux du travail chez Buffalo Grillades jouée par Justine Rémy, très amusante. Le texte ne semble pas avoir d’autre prétention que celle d’amuser la salle, et cela fonctionne pleinement : un bien agréable moment !

 

Ennemies potiches n°1

Pièce de Karine Dubernet.
Mise en scène : Olivier Soliveres

Avec : Karine Dubernet, Ingrid Mareski, Justine Rémy ou Constance Carrelet.

Musique : Just 1 Guy
Décor : Juliette Azzopardi

 

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