LE MARCHAND DE VENISE

Au Lucernaire
53 rue Notre-Dame-des-Champs
75006 Paris
01 45 44 57 34

Jusqu’au 1er avril 2018.
Du mardi au samedi à 20h,
dimanche à 17h00

 

Le Marchand de Venise loupe 

Les commentateurs et exégètes n’en ont toujours pas fini avec ce « Marchand de Venise », dominé par la figure du Shylock, incarnation de l’usurier sans pitié.
En fait, cette pièce, pour le moins étrange, a un côté tragique, celui des histoires d’argent, d’emprunt et un côté plus léger, celui de l’amour qui lie Bassanio à Portia. Pour parachever sa conquête, le jeune Bassanio a besoin d’argent. Il en reçoit de son ami Antonio, lequel a recours à Shylock, qui voit là une occasion éventuelle de se venger de sa mauvaise réputation et du mépris dans lequel les marchands le tiennent. À la suite d’un malheureux concours de circonstances (bateaux disparus, qu’on croit coulés…) Antonio doit donner à Shylock ce que prévoyait le marché passé entre eux. À savoir une livre de sa propre chair.
L’œuvre, raccourcie et quelque peu simplifiée, se concentre donc sur ce marché, avec le suspense qui va avec. Elle donne à entendre aussi la grande tirade de Shylock, « Quand nous sommes tristes, ne pleurons-nous pas, quand on nous chatouille, ne rions-nous pas… ? » Pour le reste, les échanges sont vifs et s’enchaînent bien. Seul hic, le décor : on sait que plusieurs pièces se jouent dans la même soirée. Il y a donc ici des éléments rouges de format réduit, évoquant Venise, et des aquariums pour figurer le Grand Canal. Cette trouvaille est amusante cinq minutes, mas elle ne sert pas forcément les comédiens.
Une légère déception donc. Que dire de plus, sinon que les comédiens sauvent l’entreprise : une mention spéciale à Julia Picquet dans son double rôle, dont un masculin.

Gérard Noël

 

Le Marchand de Venise

de Shakespeare.

Metteur en scène et adaptateur : Ned Grujic

Avec : Thomas Marceul ou Cédric Révollon, Julia Picquet ou Léa Dubreucq, Rémy Rutovic, Antoine Théry.

 

Mis en ligne le 31 janvier 2018