FINEGANS WAKE - Chap. 1

Théâtre de l’aquarium
La Cartoucherie
Route du Champ de manoeuvre
75012 Paris
Réservation : 01 43 17 99 61
Jusqu'au 19 février 2012, mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h.

La perplexité plane dans la salle. Finnegans Wake-Chap 1, réveille l’éternel questionnement entourant cette œuvre controversée de James Joyce,  souvent qualifiée  d’illisible.

Génie? Folie? Plaisanterie?

Il faut être prévenu qu’il s’agit définitivement d’un des textes les plus « difficiles» à comprendre, à jouer, et, pour certains esprits rationnels, à supporter (Si j’en juge par la tête de mon voisin.). Parce que le texte propose un imbroglio de langages, des nouveaux mots et des formes grammaticales inventées, il ne faut pas désirer tout assimiler. C’est comme la poésie, à chacun sa perception et son image.

Voici donc l’audacieux défi qui a charmé le metteur en scène Antoine Caubet. Il met au service de ce texte l’acteur Sharif Andoura, qui déploie son talent sur scène en multipliant les nuances de son jeu. Pour passer du papier au théâtre, Caubet propose aussi ombre, vidéo, son et marionnette, mais le spectateur  peut s’y perdre malgré tout.

Pour réfléchir et  théoriser autour de Finnegans Wake, l’équipe artistique du théâtre de l’aquarium propose des discussions avec des spécialistes de Joyce, membres de l’école de la Cause freudienne et autres passionnés.

L’histoire est tissée de quelques étincelles de sens qui font patienter jusqu’au prochain indice de cohérence. Heureusement, le spectateur s’appuie sur la « physicalité » de l’acteur-narrateur-guide. La trame narrative n’est pas importante, mais, en gros, elle raconte que Finnegans, un maçon alcoolique irlandais,  mourra en tombant de son échelle parce qu’il se masturbait en pensant à sa femme et ou à sa fille « qui n’est autre que la Liffey, la rivière qui traverse toute la ville de Dublin avant de se jeter dans la mer.».  (Ouf ! )

Finnegans devient un personnage mythique intemporel, fantôme apparaissant ici et là, errant. Il représente ou dénonce un cycle perpétuel. Puis, au goût des absurdistes, le dernier mot du texte se lie avec le premier pour garder l‘esprit prisonnier de cette histoire sans fin, ni queue ni tête.

Certains proclament l’histoire de l’humanité ; le récit serait habilement écrit dans une langue unique et universelle pour rejoindre l’ensemble du genre humain. D’autres n’y comprennent rien de rien.  

Donc Finnegans wake-Chap.1 : à voir avec humour, imagination et curiosité.

 

Tamara V Bousquet

 

 

D’après Finnegans Wake de James Joyce

Traduction : Philippe Lavergne (Ed. gallimard 1982)

Mise en scène et lumière : Antoine Caubet  (Théâtre Cazaril, cie associée au Théâtre de l’Aquarium),

Son : Valérie Bajcsa

Film : Hervé Bellamy

 

Avec : Sharif Andoura