LA VISITE DE LA VIEILLE DAME

Comédie Française
Théâtre du Vieux-Colombier
21 rue du Vieux-Colombier
75006 Paris
01 44 39 87 00

Jusqu'au 30 mars 2014
Du mercredi au samedi à 20h, 16h les dimanches et 19h les mardis

Merci de cliquer sur J'aime
Mis en ligne le 20 février 2014

La visite de la vieille dame
Photo Cosimo Mirco Magliocca

C'est une histoire d'amour, de vie, d'argent. C'est une histoire de mort, de haine, de vengeance.

C'est une tragédie burlesque, une comédie glaciale, un univers désespérant, une farce cruelle, une peinture féroce de la société.

Une histoire absurde qui nous parle de responsabilité, de justice et d'injustice, d'expiation.

C'est une pièce difficile, longue, noire, pessimiste. Et pourtant on ne s'y ennuie pas. Et pourtant on esquisse même parfois un sourire, et pourtant on lâche de temps à autre un rire comme on laisserait échapper un sanglot.

Car Christophe Lidon qui la met en scène a su insuffler vie et mouvement, faire monter la tension, nous tenir en haleine tout au long de ces deux heures.

Les trouvailles foisonnent. Ce sont des costumes étonnants, presque en lambeaux au début de l'histoire qui changent peu à peu pour finir recouverts de pièces de tissu bariolées, comme des taches, comme si une maladie s'était emparé d'eux.

C'est une scénographie magnifique où jeux de lumière et vidéos se conjuguent pour mieux créer l'illusion, pluie qui tombe, train qui passe, forêt épaisse.

C'est, phénoménale idée, un personnage double impressionnant, Koby et Loby.

Ce sont enfin des interprètes qui s'approprient leurs personnages comme jamais, avec en tête les héros principaux, Danièle Lebrun, autant blessée que cruelle, qui arrive à être crédible alors qu'elle ne ressemble pas du tout à une vieille dame, Samuel Labarthe, exceptionnel Alfred, d'abord révolté puis apeuré pour finir par accepter son sort comme si c'était pour lui l'unique rédemption possible dans une attitude très symbolique du protestantisme.

« Je deviens moi même quand j'accepte le destin que Dieu m'a imposé. » écrivait Luther.

Une pièce forte, sur le comportement moral de l'individu et de la collectivité sans pour autant nous délivrer une leçon de morale, une œuvre qui interpelle, et qui nous laisse désemparés, emplis de questions.

Nicole Bourbon

 

 

La visite de la vieille dame

de Friedrich Dürrenmatt
Mise en scène Christophe Lidon

Avec :
Yves Gasc : Koby et Loby, les aveugles
Simon Eine : Le Majordome, le Médecin Nüsslin et Helmesberger
Gérard Giroudon : Le Maire
Michel Favory : Le professeur Kühn
Christian Blanc : Le Commissaire Hahncke, un client de l'épicerie et le Reporter télé
Céline Samie : Mme Ill
Christian Gonon : Moby, Hoby et Voby septième, huitième et neuvième maris de Claire Zahanassian
Danièle Lebrun : Claire Zahanassian
Samuel Labarthe : Alfred Ill
Noam Morgensztern : Karl fils d'Alfred Ill, le Gymnaste, le Chef de train, un journaliste, le Caméraman et l'Employé hôtel de ville
Didier Sandre : Le Pasteur et le Peintre Hauser
Pauline Méreuze : Erica, fille d'Alfred Ill, la femme du maire, une cliente de l'épicerie, la serveuse de l'auberge et une journaliste
Et :
Toby et Roby, mâcheurs de chewing-gum : Fabrice Colson 
Toby et Roby, mâcheurs de chewing-gum : Xavier Delcourt 

Équipe artistique :
Traduction : Laurent Muhleisen 
Version scénique et mise en scène : Christophe Lidon 
Assistante à la mise en scène : Natacha Garange 
Décor : Catherine Bluwal 
Assistée de : Françoise Henry 
Costumes : Chouchane Abello Tcherpachian 
Lumières : Marie-Hélène Pinon 
Assistée de : Lucie Joliot 
Musique originale : La Manufacture Sonore 
Vidéo : Léonard 
Assisté de : Cyrille Valroff