FUREUR

Essaïon Théâtre
6, rue Pierre au Lard
75004 Paris
01 42 78 46 42

Jusqu'au 17 mars 2014
Le lundi à 19h30

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Mis en ligne le 11 septembre 2013

Fureur
Photo Cécile Le Couviour

Un théâtre installé dans une magnifique cave médiévale d'un ancien hôtel particulier du Marais ; un auteur prolifique qu'on ne présente plus, récompensé par de nombreux prix ; un jeune comédien plein d'entrain et d'énergie ; tous les ingrédients étaient réunis pour faire de Fureur, pièce de Victor Haïm, un spectacle réussi.

Pourtant, ce portrait d'un chef d'orchestre irascible, paranoïaque et mégalomane, dirigeant pour la dernière fois les musiciens qui ont voté – à l'unanimité moins une voix – son éviction, laisse à désirer.

Le texte, incisif et percutant, certes, mais frisant trop souvent la vulgarité, et la mise en scène, qui force le trait, n'emportent pas l'adhésion générale.

Le comédien, Benjamin Bollen, seul sur scène devant son pupitre face à ses musiciens – peut-être imaginaires, d'ailleurs – sert fidèlement le texte. Justement…

Heureusement, il y a la musique, cette Symphonie pastorale de Beethoven que répète l'orchestre et qui court tout au long de la pièce, entrecoupée d'extraits de Gustav Mahler, de Richard Strauss, de Guiseppe Verdi, de Jean-Sébastien Bach, de Francis Poulenc et de Max Bruch. Et heureusement, on sent, en quelque sorte, que la musique habite cette pièce, de l'auteur à l'acteur en passant par la metteuse en scène, Stéphanie Wurtz.

Heureusement, aussi, un excellent passage : à un moment donné de la « Pastorale », les gestes et les mimiques du comédien évoquent, de façon très précise et très suggestive, une danse entre villageois. Grâce à l'alternance des instruments et au talent de Benjamin Bollen, les jeunes filles et leurs cavaliers s'animent sous nos yeux, elles, minaudant avec « des rires de femmes chatouillées et heureuses », eux, répliquant avec leur virilité robuste et bourrue.

Saluons, également, la performance du comédien qui, pendant près d'une heure et demie, dit le texte sans pratiquement un seul faux pas.

Le soir de la première, la salle était comble et le public a applaudi avec enthousiasme, preuve que tous les goûts sont dans la nature et, comme la pièce sera à l'affiche tous les lundis jusqu'au 17 mars 2014, nous lui souhaitons un beau succès.

Élishéva Zonabend

 

 

Fureur

De Victor Haïm
Par La Compagnie Ornithorynque – directeur artistique : François Lis
Mise en scène de Stéphanie Wurtz
Lumières d'Edouard Mutez
Costumes d'Aline Gobert
Postiche de MTL Perruques
Conception du visuel de Marianne Lebel

Avec Benjamin Bollen

 

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