Eugène Ionesco disait : « Horovitz est à la fois réaliste et sentimental. Je vous laisse donc imaginer à quel point il peut être féroce. »

Même si Opus cœur est moins violent que Le premier ou Le baiser de la veuve, on n'y retrouve pas moins l'univers de l'auteur
américain, peinture assez pessimiste de la société mais avec néanmoins une lueur d'espoir.

Dans Opus cœur, deux êtres s'affrontent, lui en fin de vie, elle venue régler ses comptes.

C'est à la fois drôle et poignant, avec un Jean Claude Bouillon, ours mal léché, misanthrope finalement attachant à des années lumière des Brigades du tigre et une Nathalie Newman qui campe son personnage avec énormément de sensibilité et de subtilité,

Dans un décor qui nous mène d'un salon empli de disques et de livres, domaine du premier, à la cuisine où va s'activer sans cesse la deuxième, ils vont se livrer à un duel à fleurets mouchetés jusqu'à la fin, sans surprise certes mais très émouvante.

La mise en scène de Caroline Darnay met parfaitement en valeur tout ce que le texte d'Horovitz, complexe sous une apparente simplicité, recèle de malice, de lucidité, d'humour et de poésie pour nous raconter ces deux êtres qui sont finalement passés à côté de leur vie.

N'oublions pas un troisième personnage très important : la musique qui rythme le temps qui passe au son de Mozart, Bach, Pachelbel, Mendelssohn, Schubert.

Un bel opus qui touche au cœur.

Nicole Bourbon

 

Opus cœur

D'Israël Horovitz
Mise en scène : Caroline Darnay

Avec Jean-Claude Bouillon et Nathalie Newman