ADN (Acide Désoxyribonucléique)

Festival Plein Feux sur la jeune création
TO Théâtre de l’Opprimé
78 Rue du Charolais
75012 Paris
01 43 40 44 44

Jusqu’au 2 octobre
mercredi à samedi à 20h30
dimanche à 17h00

 

ADN loupe 

C’est un texte à la fois âpre et frémissant de vie que l’auteur contemporain anglais Dennis Kelly a écrit sur l’adolescence. Pas de préambule, pas de mise en situation, la pièce plonge directement au cœur du drame qui va bouleverser les vies d’une dizaine de jeunes lycéens.

Ils sont tous extraordinairement normaux, semblent heureux de vivre, s’amusent de séductions, d’ivresses légères, de jeux et de provocations sans conséquences : la vie de jeunes de la classe moyenne aux ambitions raisonnables. Jusqu’au jour où, comme par distraction, par curiosité, ils torturent une camarade et la laissent pour morte, lapidée, dans les sous-bois.

Un crime qu’ils vont soigneusement dissimuler.

La pièce va suivre les effets, les réactions et les écroulements que ce meurtre collectif va provoquer chez chacun des membres du groupe.

A petite échelle, comme dans une expérience de laboratoire, c’est une vision d’une communauté humaine qui est analysée ici. Une communauté obligée d’assumer ses actes, de se défendre,  avec la cohorte de remords, de sentiments de culpabilité ou non et de cynisme insensible qu’ils entraînent.

Dans cette situation extrême, les personnalités et les sensibilités de chaque personnage se révèlent : les dominants s’affirment, les fragiles perdent le sommeil et la moitié de leur raison, d’autres s’enfoncent un peu plus loin dans la pratique de la cruauté. Le groupe explose petit à petit même si le secret qu’ils partagent les enchaine douloureusement les uns aux autres.

La mise en scène s’attache à nous faire partager les doutes et les égarements de cette jeunesse confrontée à une responsabilité étouffante. Sur un plateau presque nu, la lumière venant seule déplacer les espaces, des scènes de groupe – ils sont onze sur le plateau – alternent avec des scènes à deux ou trois protagonistes. On sent une volonté de faire entendre ces mots, ces cris et ces silences qui cimentent les relations de cette jeunesse. Une violence sourde, presque invisible qui nous parvient, qui nous fascine par moment, que l’on aimerait plus explosive à d’autre, plus dérangeante.

Mais le travail de ces onze jeunes comédiens ainsi que le choix de cette pièce est à applaudir d’urgence.

 

Le Festival PLEIN FEUX sur la jeune création du TO, Théâtre de l’Opprimé, continue jusqu’au 9 octobre avec deux autres spectacles : MUSIQUE DE TABLE par Eléonore Azou-Connes, Emma Liégeois et Romain Pageard et STABAT MATER FURIOSA par la Cie La flemme, programmées du 5 au 9 octobre 2016

 

Bruno Fougniès

 

Adn

Texte de Dennis Kelly
Mise en scène Marie Perret et Doriane Gautreau
Collaboration artistique Clément Victor
Conception lumières Sophie Corvellec

Avec Flore Babled, Stephane Belhandouz, Alexandra Branel, Lionel Correcher, Doriane Gautreau, Marieva Jaime-Cortez, Maroussia Henrich, Robin Mannella, Victoire Lou Leboucher, Marie Perret, Yoann Rollo

 

Mis en ligne le 29 septembre 2016