J’APPELLE MES FRÈRES

Théâtre de l’Opprimé
78 rue du Charolais
75012 Paris
Tél 01 43 40 44 44

Jusqu’au 13 septembre à 20h30, dimanche à 17h00

J’appelle mes frères loupe 

C’est un cri. Multiple. Celui d’une jeune génération prise dans la déflagration d’un attentat terroriste. Une voiture vient d’exploser en plein centre ville. Cela se passe peut-être en Suède, pays d’origine du jeune auteur à succès Jonas Hassen Khemiri, mais cela pourrait se passer n’importe où ailleurs sur la planète. A n’importe quel moment.

La pièce raconte le déroulement lent et hésitant de la prise de conscience des dommages collatéraux que peut occasionner un tel attentat dans la cohésion sociale d’un pays. Amor, le personnage principal et narrateur de cette histoire, passe du bouleversement, à la peur, à la paranoïa, à l’affolement et va presque jusqu’à la folie, jusqu’à croire qu’il est le coupable, celui qui a fait exploser cette bombe et qui ne s’en souvient pas.

Ce n’est pas sans raison. Amor, sa famille et ses amis viennent des cités. Ils sont la deuxième ou troisième génération d’immigrés venant du sud de la méditerranée. Ils sont en première ligne des soupçons. Leurs vie, pourtant bien tranquilles pour la plupart d’entre eux, sont soudain menacés.  

Avec le leitmotiv : J’appelle mes frères, Jonas Hassen Khemiri décline tous les effets et toutes les réactions qui suivent de tels événements. La suspicion, l’envie de se cacher, de fuir etc… tout part du point de vue du narrateur : Amor (Interprété avec beaucoup de réalisme et une belle énergie par Aurélien Pawloff).

La mise en scène de Mélanie Charvie est frontale. L’adresse au public directe. Laisser ses comédiens et comédiennes en permanence de part et d’autre du plateau lui permet de passer très rapidement et d’un simple effet d’éclairage d’une scène à l’autre. Des scènes courtes. Rythme cinématographique documentaire, sur des projections vidéo rappelant les caméras de surveillance. Tout ceci alterné de passages où tous deviennent un chœur chorégraphié. Avec dans la bouche un même cri de révolte, d’injustice, d’alerte qui résonne comme une mise en garde des dangers de toutes les stigmatisations.

Bruno Fougniès

 

J’appelle mes frères

Dans le cadre du Festival Pleins Feux sur la jeune création qui a lieu du 9 septembre au 4 octobre 2015 au Théâtre de l’Opprimé

D’après le texte de Jonas Hassen Khemiri  
Traduction Marianne Ségol-Samoy, Ed. Théâtrales
Mise en scène Mélanie Charvy 
Assistante à la mise en scène : Clémentine Lamothe
Costume Aurore Bourgois Demachy 
Création lumières Tanguy Gauche 

Avec : Aurélien Pawloff, Paul-Antoine Veillon, Yasmine Boujjat, Millie Duye

 

Mis en ligne le 13 septembre 2015

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