AMPHITRYON

Théâtre 71
3 place du 11 novembre
92240 Malakoff
Tel  01 55 48 91 00

Jusqu’au 4 décembre 2016       

Du 17 au 28 janvier 2017, au Théâtre des Célestins à LYON (69)                                
Le 22 mars 2017 au Théâtre Victor-Hugo à BAGNEUX (91)                                    
Les 10 et 11 mai 2017, le Bateau Feu, Scène Nationale de DUNKERQUE (62)

 

Amphitryon loupePhoto © André Muller 

On sait que le sujet fut emprunté par Molière chez Plaute. On murmura aussi, à l’époque, que Molière y raillait son souverain, Louis XIV, dans sa relation nouvelle avec Mme de Montespan. Il n’en demeure pas moins que cette pièce est un petit bijou. On le mesure à chaque présentation… et celle de Guy Pierre Couleau, ci-devant metteur en scène, est des plus savoureuses.

Molière nait 21 ans seulement après la mort de Galilée. L’occasion, en souvenir, de faire figurer dans le décor, une batterie de planètes, dont certainement la nôtre. D’entre ces planètes, surgit Mercure, le messager des dieux. Il vient ouvrir la voie pour son maître Jupiter, lequel a jeté son dévolu sur la gracieuse Alcmène, épouse d’Amphitryon, un général thébain. Jupiter profite de l’absence du mari, parti guerroyer, pour se glisser dans le lit d’Alcmène. Il a pris l’apparence de celui-ci, comme Mercure a pris la « forme » du valet Sosie. Sosie, qui répétait son entrée, se verra chasser du logis par un autre « lui-même ». La scène des retrouvailles entre Amphitryon et Alcmène, avec surprise et incrédulité à la clef, sera doublée par celle entre Sosie et sa chérie. Effets comiques, poursuite rigoureuse d’un enchaînement qui finit par devenir diabolique, la pièce culmine avec la rencontre des deux Amphitryon, le vrai… et l’autre.

Habilement rimée, cocasse, c’est une œuvre que la mise en scène, sobre et déliée, met particulièrement en valeur. Une trouvaille que cette scène sur la scène, qui autorise beaucoup de liberté. Passé un temps d’adaptation, les alexandrins de Molière filent avec naturel, et les comédiens se surpassent : conviction et force chez le Jupiter de Nils Öhlund ou l’Amphitryon de François Rabette. Clémentine Verdier est une Alcmène qui passe de la passion la plus folle à la retenue puis à la colère. Gardons pour la fin l’interprète de Sosie. D’accord, c’est un rôle en or, mais Luc-Antoine Diquéro en fait quelque chose de jubilatoire. On est avec lui, on le suit, on guette ses moindres mimiques et effets. Grâce à l’homogénéité de la troupe, la pièce  est une réussite. Elle continue sa tournée. Ne la ratez pas si elle se joue près de chez vous !

Gérard Noël

 

Amphitryon

Mise en scène : Guy Pierre Coulaud.

Avec : Isabelle Cagnat, François Rabette, Luc-Antone Duquero, Kristof Langromme, Nils Öhlund, Jessica Vedel, Clémentine Verdier.

Assistante à la mise en scène : Carolina Pencheny.
Scénographie : Delphine Brouard.
Costumes : Laurianne Scimemi, assistée de Blandine Gustin.
Maquillage : Kuno Schlegelmilch.
Création et régie lumières : Laurent Schneegans.
Régie générale : Alexandra Guigui.
Régie son : Lucie Franz.

 

Mis en ligne le 2 décembre 2016