LA PRINCESSE DE CLÈVES

Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette
75011 Paris
01 43 57 42 14

Jusqu'au 19 janvier
Du mardi au samedi à 21h00
Dimanche à 17h00

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Mis en ligne le 10 janvier 2014

La leçon
© Elisabeth Carecchio

Marcel Bozonnet nous propose une véritable plongée dans le passé avec SA princesse de Clèves.

Un retour vers une époque élégante, où les mots chantaient, coulaient en musique agréable à l'oreille, où l'on prenait le temps, où la vertu n'était pas un vain mot, où les sentiments étaient emplis de noblesse.

Il arrive, en tenue Henri II, petite fraise, pourpoint, culotte bouffante et collants, en tissus somptueux et chatoyants.

Et nous voici au XVIIème siècle, bercés de phrases superbes et d'images qui ne le sont pas moins.

« Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. »

Et l'histoire se déroule alors, de cette passion incontrôlable et pourtant si parfaitement maîtrisée, cette histoire d'amour impossible entre Madame de Clèves désespérément fidèle à son mari et le jeune et beau Duc de Nemours.

Marcel Bozonnet est dans le même temps et avec tout autant d'aisance aussi bien le conteur que les différents personnages.

Sous des lumières crépusculaires, gestes chorégraphiés au millimètre, en quasi immobilité ou en chevauchée espiègle, il est surprenant, étonnant, stupéfiant, déversant avec une diction redoutable et une maîtrise admirable un texte exigeant qu'il ponctue de silences inattendus.

Un spectacle de haut niveau mais qui peut en laisser certains dubitatifs tant il est à des lieues de notre époque. Des rires de ci de là l'ont bien montré, et quelques commentaires de certains qui, peu sensibles apparemment à la beauté d'un texte où fleurissent les imparfaits du subjonctif et à l'élégance un peu maniériste de l'interprétation, n'en voyait qu'une apparence ridicule.

Mais peu importe, ils auront eu malgré tout cette musique là dans l'oreille et découvert un autre univers.

Les autres auront été dans le ravissement le plus complet.

Nicole Bourbon

 

 

La Princesse de Clèves

Mise en scène et interprétation Marcel Bozonnet. 
D'après le roman de Madame de La Fayette. 
Adaptation Alain Zaepffel. 
Lumière Joël Hourbeigt. 
Chorégraphie Caroline Marcadé. 
Costumes Patrice Cauchetier.
Maquillage Suzanne Pisteur.