FRACTURES (strangers, babies)

Théâtre ouvert
4 Bis Cité Véron
75018 PARIS
01 42 55 55 50
Jusqu' au samedi 13 avril 2013, le mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h. Matinée le samedi à 16h

C'est une femme. Qui pourrait être une femme ordinaire.

Elle parle avec son mari. Elle parle d'oiseau blessé sur son balcon. Qu'elle voudrait soigner. Guérir. Sauver.

Scène de la vie ordinaire.

C'est une histoire qui commence comme une histoire ordinaire, la vie de tous les jours d'un couple qui discute comme des milliers d'autres couples le font.

Et puis au fil des rencontres de la jeune femme la tension va monter jusqu'à enfin oser dire l'indicible.

Les mots peinent à sortir. Phrases commencées jamais terminées. Poids des mots sur lesquels l'esprit bute. Plus qu'un texte, une musique, un rythme.

Et peu à peu émerge l'image d'une femme complexe pas si ordinaire que ça, cherchant à prendre sa vie en main. Mais peut-on échapper à son passé ? Briser l'image que les autres ont de vous, ces autres qui vous enferment, qui ne veulent pas voir, pas comprendre que vous avez pu changer.

Cette femme c'est Sophie-Aude Picoin, toute en sensibilité contenue, constamment sur le fil, en petite fille qui voudrait mais ne peut grandir. Prisonnière de son enfance. Toujours sur scène puisque l'habilleuse vient la rejoindre sur le plateau pour des changements de costumes à vue. En cinq scènes, elle livrera un peu d'elle, face à cinq hommes comme des fils tendus entre son passé et son avenir sur lesquels elle avance en funambule. Bouleversante.

Belle scénographie sobre, panneaux opaques en triangle derrière lesquels attendent les cinq hommes. Un seul meuble qui sera tour à tour banquette, lit d'hôpital, lit double d'une chambre d'hôtel ou banc public dans un parc, suffisant pour évoquer ces différents lieux. Une scénographie qui ne laisse pas le spectateur se distraire et qui donne toute la place aux comédiens.

C'est une pièce exigeante qui nous parle de vie, de destin, de relations humaines, du poids du passé.

Avec un texte haché, ponctué de silences. Subtil et puissant. Superbement construit.

C'est un spectacle violent, intense, dont on ne sort pas indemne, magnifiquement servi par un metteur en scène inspiré et des interprètes exceptionnels.

 

Nicole Bourbon

 

 

Fractures (strangers, babies)

deLinda McLean
Mise en scène : Stuart Seide

Avec :
Éric  Castex : Dan
Bernard Ferreira : Abel
Maxime Guyon : Roy
Jonathan Heckel : Denis
Sophie-Aude Picon : May
Alain Rimoux : Duncan

Texte français : Blandine Pélissier, Sarah Vermande
Scénographie : Philippe Marioge
Costumes : Fabienne Varoutsikos
Lumières : Jean-Pascal Pracht
Son : Marc Bretonnière
Maquillage, coiffures : Catherine Nicolas
Assistante à la mise en scène : Marie Filippi

 

 

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