CYRANO

La Tempête
Cartoucherie
Route du Champ-de-Manœuvre
75012 Paris
01 43 28 36 36

Jusqu’au 16 décembre
Du mardi au samedi 20 h
Dimanche 16 h

En tournée en 2018-19, prochaines dates :

Château-Gontier (53), SN Le Carré : jeudi 20 décembre 2018
Chartres (28) Théâtre : samedi 5 janvier 2019
Aulnay-sous-Bois (93) Théâtre Jacques Prévert : vendredi 18 janvier 

 

Cyrano loupe Photo : Baptiste Lobjoy

Cyrano aime Roxane, sa cousine, qui est attirée par Christian. Cyrano a de l’éloquence et du panache, Christian est beau, à deux, ils créent un personnage fictif dont Roxane tombe amoureuse. Cette simple intrigue de la pièce canonique permet l’expression d’une ode à la liberté et à la mise en scène.

Lazare Herson-Macarel offre une version moderne et musicale du texte. Cyrano est montré comme une figure radicale et hédoniste, loin de toute bien-pensance, refusant le soutien de Richelieu. Merveilleusement joué par Eddie Chignara, les spectateurs sont emportés par l’héroïsme et le verbe du Gascon. Son duo avec le jeune Christian incarné par Joseph Fourez est touchant. Christian n’est pas le sot amoureux transi mais l’homme sincère qui n’arrive pas à s’exprimer, plus apte à agir qu’à dire. Que faire de la figure de Roxane ? Sa première apparition montre une femme forte, assumant ses désirs. Cette couleur s’atténue, diluée avec regret par un respect formel au texte de Rostand.

Le dialogue musical entre la viole de gambe et la batterie rythme la pièce, participe au comique de situation sans tomber dans l’écueil de l’illustration. Les comédiens s’amusent et le public aussi. Ils jouent avec l’artifice de la mise en scène, un accord tacite entre le plateau et le public se crée naturellement. L’exagération, les clins d’œil à des références actuelles – le haka de l’équipe neo-zélandaise et le chant de l’armée de Gascogne – ne tombent jamais dans le grotesque car ils dépassent la simple imitation. Les partis pris et la musique rendent ce texte accessible au plus grand nombre. Petit bémol, l’acte IV, lorsque la compagnie de Guiche est assiégée par les Espagnols, est peu réaliste. Les personnages secondaires n’incarnent pas la fatigue, le découragement et la faim. Rattrapé par l’acte V, le spectateur est conquis, la dignité de Cyrano est à la hauteur de son panache.

Alexandra Diaz

 

Cyrano

d’Edmond Rostand
Mise en scène Lazare Herson-Macarel

Avec Julien Campani, Philippe Canales en alternance avec Eric Herson-Macarel, Céline Chéenne, Eddie Chignara, Joseph Fourez, Salomé Gasselin, David Guez, Pierre-Louis Jozan, Morgane Nairaud, René Turquois, Gaëlle Voukissa

Scénographie Ingrid Pettigrew
Costumes Alice Duchange assistée de Selma Delabrière
Lumière Jérémie Papin assisté de Léa Maris
Création musicale Salomé Gasselin et Pierre-Louis Jozan
Maquillages Pauline Bry
Maitre d’armes François Rostain
Régie générale Thomas Chrétien
Collaboration artistique Philippe Canales assistanat à la mise en scène Chloé Bonifay
Administration Lola Lucas et Léonie Lenain

 

Mis en ligne le 25 novembre 2018