FRATRICIDE

Théâtre de Poche Montparnasse
75 bd du Montparnasse
75006 Paris
01 45 44 50 21

Jusqu'au 25 janvier 2015
Du mardi au samedi 19h – dimanche à 17h30

 

loupe

 

Un décor fait de fauteuils en velours rouge comme une sorte d’écrin, une carafe à whisky posée sur guéridon en verre façon film des années 60, et nous voilà immergés dans le salon d’un notaire, univers à la fois décalé et chaud où deux frères plus très jeunes qui ne se sont pas vus depuis 17 ans vont se retrouver face à face dans un huis clos tendu et se livrer un duel fraternel.

Même si rien n’est simple, l’enjeu est de taille car c’est d’un énorme héritage dont il s’agit. Le défunt père quelque peu sournois a posé des conditions drastiques pour favoriser ou défavoriser l’un ou l’autre. Deux frères que tout oppose vont faire tomber les masques et les secrets de leur histoire avec la régularité d’une horloge.

Comment deux personnalités aussi fortes et différentes sont elles issues du même berceau ? Autant l’un est respectable avec son embonpoint bourgeois autant l’autre est la figure même du mauvais garçon sorti tout droit d’un bon vieux polar, l’accent, les expressions et les attitudes du dur un peu romanesque à la Audiard. L’un a eu la réussite voyante de l’avocat reconnu, l’autre a plongé pour crime et purgé de longues années derrières les barreaux. Qui est le pur et qui est l’impur ? Qui est ce père que l’un a tout fait pour lui ressembler et que l’autre a tout fait pour le fuir ? Le mauvais fils a pourtant eu un enfant dont le frère s’est occupé. Mais était-ce pour de bonnes raisons ?

Malgré un scénario un peu trop convenu et des rebondissements quelque peu téléphonés, on se laisse facilement prendre par le jeu irréprochable de ces deux ténors de la scène. Pierre Santini est absolument parfait dans le rôle du bourgeois de bonne famille, qui supporte ce lien de sang comme une hérédité tandis que Jean-Pierre Kalfon est criant de vérité dans le costume de ce voyou au grand cœur.

Fratricide n’est pas tout à fait le titre que j’aurais donné à cette pièce car personne ne tue personne et les deux frères repartiront chacun vers son destin après une fin particulièrement réussie et émouvante que je vous laisse découvrir dans ce très agréable théâtre et en compagnie de ce duo de comédiens de grand talent.

Patrick Rouet

 

Fratricide

De: Dominique Warluzel.

Mise en scène : Delphine de Malherbe.

Avec Jean-Pierre Kalfon – Pierre Santini – Bertrand Nadler ou Franck Borde.

Décors : Catherine Bluwal. 

Lumières: Marie-Hélène Pinon.

Musique : Sylvain Meyniac.

 

 

Mis en ligne le 3 janvier 2015

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