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MA NUIT À BEYROUTH

 

 

loupe 

 

Il est là devant un mur surmonté d’un barbelé. Il est là espérant résoudre son problème administratif… mais la nuit le dévore, mais il doit accepter un autre mode de fonctionnement, il doit attendre et comprendre, il doit se plier à une administration loin des autres administrations.

Alors il danse et garde espoir. Alors il danse pour exister.

Il danse sous les phares des voitures, il danse dans cet univers en décomposition, il danse dans les ruines attendant son tour pour obtenir son visa. Mais quand aura-t-il ses papiers, quand la nuit le libèrera-t-il ?

On est plongé dans un univers qui nous est étranger, on entend et on voit qu’il est là espérant, il danse pour ne pas se figer, pour garder l’esprit. Libre, derrière lui le mur et ses barbelés, derrière lui c’est comme un espoir.

On est pris dans un univers clos, on ne voit pas l’issue.

Alors il danse pour garder son esprit libre, pour éviter de se faire avaler par la nuit et les tracas administratifs.

Face à lui une fille qui explique, donne le sens des choses, pivot du récit, de la situation, elle est le pivot central, elle est la vie.

De la ville ne reste que les ruines, quelques murs érigés à la hâte, quelques routes où les voitures y balayent leurs phares, traces d’une vie.

Cette pièce est la trace d’une vie qui marque un espace.

C’est dense et lourd malgré la légèreté du corps du danseur, on est d’entrée de jeu plongés dans les ruines de la ville, dans les tracas administratifs d’une administration qui impose sa loi et ses règles.

Rien à faire il faut accepter les règles.

On vit cette pièce jouées admirablement, on plonge dans l’absurdité de la nuit Beyrouthine.

Quel choix du théâtre du Balcon !

Ouvrir la saison ainsi… c’est fabuleux.

Jean Michel Gautier

 

Ma nuit à Beyrouth

Diptyque Théâtre
Texte, mise en scène et jeu : Mona El Yafi
Chorégraphie et danse : Nadim Bahsoun
Scénographie : Marcel Flores
Création lumière : Alice Nédélec
Création sonore : Najib El Yafi
Création costumes : Gwladys Duthil