Théâtre de l’Œuvre
55 rue de Clichy
Paris 9e

Jusqu’au 12 avril 2026
Jusqu’au 4 janvier : jeudi à samedi 19h, dimanche 15h30

À partir du 8 janvier : jeudi à samedi 21h, dimanche 15h30
Relâche le 25 décembre et le 1er janvier.

 

 

 

Aïda Asgharzadeh est connue pour ses nombreux textes teintés de l’influence de Wajdi Mouawad et d’Ariane Mnouchkine. Après La Main de Leila, elle a écrit Le Dernier Cèdre du Liban sur la mémoire et la filiation à travers le prisme de la guerre. Dès les premières minutes, le spectateur est happé par l’histoire d’Eva, jeune pensionnaire d’un centre éducatif fermé, qui découvre des cassettes audio laissées par sa mère, Anna Duval, reporter de guerre. Ces enregistrements deviennent des passerelles vers un passé tumultueux, où se mêlent la guerre du Liban, le discours d’Arafat et la chute du mur de Berlin.

Cette plongée dans l’Histoire se fait à un rythme soutenu, sans temps mort, comme une série qui privilégie l’action dramatique à la lenteur introspective. La mise en scène de Nikola Carton s’inscrit dans l’esprit d’Alexis Michalik : transitions rapides, narration fluide, efficacité scénique. Chaque tableau s’enchaîne avec une précision qui maintient la tension et évite toute lassitude. Le trio d’acteurs porte cette fresque avec énergie. Magali Genoud et Maëlis Adalle livrent des interprétations précises, tandis qu’Azeddine Benamara endosse une multitude de rôles. Si cette polyvalence témoigne d’une certaine virtuosité, elle entraîne parfois une dilution des personnages, un manque d’incarnation qui affaiblit la profondeur émotionnelle.

Et pourtant, derrière cette efficacité narrative, tant dans le texte que la mise en scène, une question demeure : que reste-t-il une fois la dernière réplique prononcée ? Le Dernier Cèdre du Liban est une histoire qui nous emporte, qui tire la larme facile, mais sans grande profondeur. On sort ému, certes, mais avec le sentiment d’avoir assisté à une fresque haletante plus qu’à une véritable exploration intérieure.

Alexandra Diaz

 

Le Dernier Cèdre du Liban

Auteur : Aïda Asgharzadeh
Mise en scène : Nikola Carton

Avec : Magali Genoud, Maëlis Adalle, Azeddine Benamara

Scénographie et lumières : Vincent Lefèvre
Création sonore : Chadi Chouman