Entête

PETITES MISÈRES DE LA VIE CONJUGALE

 

Théâtre de Poche-Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse
75006 Paris

Jusqu’au 2 novembre
Du mardi au samedi 19h - dimanche 15h

 

loupe

 

La vie conjugale : entre petites misères et jolis moments…

 

Ah cet éternel féminin ! Que d’encre a-t-il fait couler et combien d’écrivains s’y sont brisé le cœur ou l’esprit en essayant de le comprendre ou de le maîtriser !

En 1844, Balzac écrivait à la comtesse Hanska : « Les Petites misères de la vie conjugale vient d’obtenir à Paris un grand succès. »

Si deux siècles après cet enthousiasme, le notre reste entier, c’est qu’il existe une permanence de la psychologie du sentiment amoureux, malgré le contexte de l’époque où il s’agissait d’un milieu bourgeois dans lequel la femme restait au foyer…

Nous voici plongés dans l’intimité de Caroline et d’Adolphe qui, au fil des saynètes croustillantes du quotidien conjugal, nous régalent de répliques piquantes et drôles pour nous rendre plus complices que voyeurs de leurs désaccords, conflits, irritations ou silences lourds de sous-entendus…

Et puis, quand Madame a ses vapeurs et que l’enfant paraît, en voilà une affaire pour le mari ! Charles se met à tenir une place et à avoir une importance inversement proportionnelle à sa toute petite taille, terriblement augmentée par la « grosse pivoine » de belle-mère…

Ensuite arrivent les soupçons et les affres de la jalousie de l’épouse délaissée qui découvre les mensonges de son conjoint… Là le marivaudage est exquis, tant les dialogues sont subtils ; les méandres des sentiments contradictoires font sourire et émeuvent…

Mais à l’infidélité d’Adolphe, cette chère Caroline va se montrer bien osée pour l’époque ! Devinez ? Eh bien elle va céder au charme de Ferdinand, un délicieux voisin du dessus qui l’a séduite en l’écoutant jouer avec grâce du piano… Avec la bénédiction du mari !

Et de conclure « Le mariage, n’est-ce pas la comédie des comédies ? »

Inutile de préciser que la publication de ce roman fit d’abord scandale, avant de faire de l’auteur, une figure à la mode du Tout-Paris ! Ses trente-huit chapitres seront finalement intégrés à La Comédie Humaine en 1856.

Cette œuvre est remarquablement clairvoyante pour le XIXe siècle, défendant la cause des femmes alors que les lois du mariage leur étaient défavorables…

Ce spectacle est un vrai petit bijou interprété par deux charismatiques comédiens : Alice d’Arceaux, une ravissante Caroline qui joue de la prunelle et de la gambette avec gourmandise et Pierre-Olivier Mornas qui campe avec bonheur et conviction un Adolphe passant de l’exaspération à la roublardise la plus coquine. Il en signe également une adaptation et une mise en scène fort talentueuses.

La garantie de passer une excellente soirée magnifiée par une langue superbe…

Anne Revanne

 

Petites Misères de la vie conjugale

D’après Petites misères de la vie conjugale et Physiologie du mariage d’Honoré de Balzac
Mise en scène et adaptation Pierre-Olivier Mornas

Avec Alice D’Arceaux et Pierre-Olivier Mornas

Assistante mise en scène : Émilie Chevrillon
Lumières : Alireza Kishipour