Théâtre de l’Oriflamme

Du 5 au 26 juillet

à 13h

Relâche les 9 16 et 23 juillet.

 

 

 

Une pile de boîtes aux lettres et un fauteuil nous accueillent au lever de rideau. Des boîtes apparemment banales mais qui contiennent chacune des histoires, des événements parfois pénibles et tragiques. Des boîtes parfois écrins où reliquaires dans lesquelles on trouve des souvenirs lointains des petits mots de reconnaissance ou une vieille chaussure pleine de sable du désert.

Tony est baigné de mélancolie mais surtout de colère et d’incompréhension. Sa loge est aussi une boîte, mais ils veulent l’en expulser car l’heure de la retraite a sonné et il doit laisser place à un jeune. C’est inimaginable pour Tony, rien qu’au poids il peut savoir s’il lui manque une clé ou pas, le nouveau ne sauras pas. Ses souvenirs du Bled, de son Algérie natale , bien que maintenant loin, sont aussi présents que son angoisse de devoir partir, mais partir pour aller où? Le souvenir de Luna, celle qui l’a quitté le hante tous les jours.

Ses locataires de logements sociaux sont tout pour lui, il les connaît tous, il les aide et les soutient, tous, même la petite vieille qui replante ses carottes achetées au magasin et sur lesquelles on vient pisser. D’ailleurs ils le lui rendent bien, ses locataires. De son côté, même s’il connaît les planques de shit, il ne dit rien à la police.

C’est dans une ambiance vraiment émouvante que Tony évoque sa vie et son refus total et absolu de la quitter. Il nous fait voyager dans la misère de ses locataires, et non de ses clients, comme ils veulent qu’il les nomme. La reconnaissance est sa nourriture, il ne s’en lasse pas.

Aude de Tocqueville s’est inspirée de centaines de témoignages de gardiens d’immeubles pour créer ce patchwork d’histoires.

Une très grande humilité, ce n’est pas un héros, mais c’est normal de s’occuper des gens, même de ceux qui partent les pieds devant.

Sous ses airs d’ours bourru et mal léché, Pierre Forest incarne cet homme si attachant. Une interprétation de haut vol, normal pour un moliérisé.

À voir absolument.

Un texte étincelant de perles de vie, de douces intimités. Un texte truffé de détails que nous dégustons avec délectation.

Réservez vos places, ne manquez pas ce moment de vie partagé !

Dominique Mesle

 

Solitude d’un ange gardien

Avec Pierre Forest

Sur un texte de Aude de Tocqueville