Entête

GÉNÉRATION UBU

 

La Chapelle des Italiens,
31 rue Paul Saïn.
84000 – Avignon

Renseignements et réservations 09 52 42 66 72

Jusqu’au 26 juillet

à 13h15 ;

Relâche les mardis 

 

loupe 

 

J’avais quinze ans lorsque j’ai commencé à fréquenter les théâtres. Il me semble que j’ai vu mon premier Ubu à seize ans et je n’ai pas le souvenir d’avoir tout compris.

Depuis, j’en ai vu d’autres. Une vingtaine. Peut-être. Des Ubu classiques, respectant le texte de Jarry à la perfection. J’ai vu des Ubu à Edinburgh, à Florence, à Paris, à Lille, à Bruxelles, à Charleville-Mézières, à Amsterdam, à Avignon. Avignon, c’était au Chien qui Fume. Un paquet d’années déjà.

J’ai vu des Ubu classiques, en théâtre de marionnettes et d’objets, en théâtre chanté. En allemand, en néerlandais, en anglais, danois et en français.

J’ai vu des Ubu pendant lequel le spectateur était arrosé de merde et de pisse. Les deux factices. Heureusement.

Je sui allé au Chapelle des Italiens avec un petit peu de résistance. Encore un Ubu. J’avoue avoir été séduit.

Parce que cet Ubu là nous montre, avec une envie féroce le visage juste ce que Jarry a essayé d’exprimer dans son texte non dénué d’une dénonciation violente de l’ambiance politique de l’époque.

Ce que Jarry n’avait pas prévu est que ce texte est devenu intemporel. Applicable à toutes les époques ayant connu des dictateurs, des souverains et des apprentis souverains sanguinolents, ne reculant devant rien pour asseoir leur pouvoir au détriment d’un certain bonheur des peuples.

Peut-être, parfois, il y a une partie prise du respect, ou de l’irrespect, du texte original mais toujours à bon escient dans le respect de l’esprit même du texte et c’est là où je suis certain que Jarry ne se retournerait pas dans sa tombe avec la version de la Compagnie du Corbeau Blanc.

Cette version est jouissive. Elle est éclatante, violente, musicale et tendre à la fois. Sophie Million et Shad Reiss incarnent à merveille ces détestables personnages que sont la Mère et le Père Ubu. Des personnages que l’on pourrait reconnaître en ceux du passé comme au présent

Et, en même temps, il y a une sorte compréhension tendre dans ce qu’ils disent, dans ce qu’ils font parce que reconnaissable à travers nos propres petites lâchetés. À travers nos propres petits mensonges. À travers nos propres petiotes actions au quotidien.

Cette version ubuesque, cette interprétation nouvelle de Jarry est une merveille. À découvrir sans hésitation aucune !

Peter Barnouw.

 

Génération UBU

D’après Ubu Roi d’Alfred Jarry
Compagnie du Théâtre du Corbeau Blanc
Mise en scène de Günther Leschnik

Avec Sophie Million, comédienne et musicienne et Shad Reiss, comédien – Cie. MaR/Mox