DANNY AND THE DEEP BLUE SEA

 

Théâtre Arto
3 rue Râteau
84000 – Avignon

du 7 au 31 juillet
à 18h35

relâche les 15 et 22

 

Danny and the Deep Blue Sea loupe 

 

Une pièce un peu folle comme on en rencontre parfois. Pas de la folie ordinaire, non rien de cela, une folie ancrée dans les personnages qui en sont, il est vrai, conscients mais qui parfois ont envie de s'en échapper.

Tout démarre dans un bar du Bronx, un bar paumé, vide sombre.

Il y a Roberta à une table et Danny à une autre, on l'appelle « la bête » à cause de sa violence perpétuelle.

Mais ces deux esprits écorchés vifs vont se rapprocher peu à peu par petites touches et peu à peu ils vont s'apprivoiser un peu pour enfin faire le rêve d'être heureux ensemble. Mais il se peut que ce ne soit qu'un rêve.

Ils vont déchaîner une violence inouïe, à la limite du supportable, elle va le cueillir, l'amener à la lisière de l'eau pour qu'il puisse respirer et l'enfoncer plus profond.

Leur relation est un déchaînement d'éléments, une fracture sombre, ce sont des individus venus d'ailleurs tellement on ne se reconnait pas en eux . Leur histoire est bouleversante car on n'y voit aucune issue, aucune échappatoire et pourtant...

Nicolas Taffin, le metteur en scène, a cherché à mettre en évidence dans chaque scène l’évolution de leur humanité pour qu'ainsi la bestialité laisse place à une approche charnelle, quel boulot !

Estelle Georget déploie une force, une violence peu commune qui lui permet d'affronter Vincent Simon, la bête, ce démolisseur sans âme, qui ne connaît que la violence.

À eux deux pourtant les choses finissent par se canaliser mais jusqu'à quand ?

Un duo bouleversant dans une mise en scène taillée au couteau, on en ressort laminés.

Une très belle pièce cependant.

Jean Michel Gautier

 

Danny and the Deep Blue Sea

de John Patrick Shanley
Traduction Vincent Simon

Avec Estelle Georget etVincent Simon

Mise en scène Nicolas Taffin
Lumières Jean Philippe de Oliveira

chorégraphies Olivier Bénard