Théâtre 13 / Bibliothèque
30 Rue du Chevaleret
75013 Paris
01 45 88 62 22

Jusqu’au 3 décembre 2022
Du lundi au vendredi à 20h, le samedi à 18h

 

Photo © Marie Clauzade

 

Expérience immersive ? Documentaire appuyé sur des témoignages d’expériences passées ? Performance ? Show ? Autofiction ? Il y a un peu de tout cela dans Strip. Tout commence par l’anecdote d’une comédienne qui, pour faire ses heures d’intermittence, se voit proposer d’intervenir en tant que strip-teaseuse à Paris… Un peu de gêne ou de honte, du jeu, des sensations nouvelles, le plaisir de provoquer l’excitation, celui d’une lumière flatteuse sur son corps, celui de recevoir de l’argent et de mener une vie parallèle et d’inventer des scénarios. Beaucoup d’interrogations, à la fois sur cet univers qui intrigue et sur soi-même.

Pourtant c’est avant tout le sentiment de prise de risque qui prédomine dans l’esprit – et dans le corps – de celles qui franchissent le pas et se mettent à nu. Elles se comparent à des funambules guettées par la drogue et par la prostitution forcée, mais aussi à des femmes libres qui n’ont de compte à rendre qu’à elles-mêmes. Et Julie Benegmos de citer Anne Dufourmantelle : « C’est un étrange risque que celui de la nudité. Avec l’âge on pardonne à son corps de n’être pas parfait, on se réconcilie parfois avec lui lorsqu’il commence à se déprendre de vous. La nudité est scandaleuse toujours car elle donne à voir ce qui ne peut se voir, elle offre ce qui précisément ne peut s’offrir » tandis que Marion Coutarel vibre de ressentir dans sa chair elle-même les paroles transies de Phèdre de Racine.

Loin des stéréotypes et finalement plus intellectuelle que sensuelle, cette pièce nous fait aussi partager les états d’âmes de celles qui se retrouvent devant des hommes moins libidineux que démunis quand ils confessent dans l’intimité d’un salon privé des difficultés à aimer. Car aimer est aussi le risque. Et le « ça » demande qu’on l’explore.

Frédéric Manzini

 

Strip au risque d’aimer - ça

Texte et mise en scène : Julie Benegmos et Marion Coutarel
Scénographie : Aneymone Wilhelm
Création lumière : Maurice Fouilhé
Création son : Alban Legoff

Avec : Julie Benegmos et Marion Coutarel