Entête

LA GUERRE N’A PAS UN VISAGE DE FEMME

 

Vu à la Traversière, Paris

En tournée en novembre au Foyer de Romilly, Théâtre Métro Atelier à Lyon, à L’Atalante à Mitry-Mory. Puis, à Nevers, Aix-en-Provence, Serignan, Le Perreux jusqu’à janvier.

La Guerre n’a pas un visage de femme loupe

 

 

L’actualité de la guerre en Ukraine donne un écho particulier à La Guerre n’a pas un visage de femme. L’Histoire, alternance de calme et de violence, apparaît telle une fatalité tragique. Les récits de ces combattantes soviétiques contre l’Allemagne nazie résonnent dans leur universalité. La merveilleuse adaptation de Marion Bierry du texte de la Nobel de littérature Svetlana Alexievitch les réhabilite, sans raccourcis, à leur juste place.

Le terreau documentaire livre des voix brutes ; la fiction ne vient que du récit mémoriel des interlocutrices. Leur courage et leur force font presque oublier la naïveté et l’ignorance de leur jeune âge. L’écart avec le monde actuel surgit à cet endroit. Les jeunes femmes d’aujourd’hui semblent plus averties que leurs aînées.

Au départ, l’entremêlement de ces voix, infirmière, pilote, résistance, cheffe de section, demande une attention exigeante. Une fois embarqués dans le voyage, les spectateurs sont pris de bout en bout. La mise en scène épurée, une table et quelques chaises, offre toute l’espace à la parole et aux corps des cinq comédiennes. Quelques faiblesses de jeu sont vite effacées par la sublime présence d’Emmanuelle Rozès et de Valérie Vogt. Ces comédiennes et leurs personnages sont une joyeuse source d’inspiration.

Alexandra Diaz

 

La Guerre n’a pas un visage de femme

D’après le livre éponyme de Svetlana Alexievitch
Traduit du russe par Galia Ackerman et Paul Lequesne
Adaptation, mise en scène Marion Bierry
Costumes Virginie Houdinière
Lumières Denis Lemaître

Avec Cécilia Hornus, Sophie de La Rochefoucauld, Sandrine Molaro, Emmanuelle Rozès, Valérie Vogt

Porté par La Compagnie Les Orphelins