LE SILENCE DES VOIX QUI SE SONT TUES
Théâtre des Mathurins
36 rue des Mathurins
75008 Paris
Jusqu’au 15 décembre
les lundis à 19h
Un silence assourdissant… à ne jamais oublier !
Il est magnifique que ce soit une jeune femme, née dans le Cotentin, Laurence Bohec, passionnée de géopolitique et de paix dans le monde qui ait écrit ce texte puissant, quelque 80 années après le débarquement en Normandie. Sa rencontre avec la petite-fille d’Eisenhower et tous les témoignages recueillis auprès des résistants, lui ont donné l’envie de relater l’extraordinaire épopée d’Overlord et de mettre en scène ce message :
« Dire, rendre hommage, parler d’honneur et de courage », selon ses propres mots afin que l’on n’oublie jamais Le silence des voix qui se sont tues … Et grâce auxquelles nous avons été libérés !
Et là, débute un seul en scène, incarné avec conviction et charisme, par Christophe Paris qui joue une dizaine de personnages des plus humbles aux plus illustres, tous maillons indispensables d’une chaîne humaine où se mêlent le courage, l’effroi, le tragique, l’espoir, le sacrifice et le dépassement de soi…
Dans un décor épuré, des uniformes sont jetés sur des caisses en bois ; au fond du plateau, un écran projette soit des images d’archives, soit des visuels animés, réalisés à l’aquarelle, le tout agrémenté de musiques appropriées, Marseillaise, Chant des partisans ou de morceaux de discours emblématiques « Ici, Londres »/ « Les sanglots longs »…
Notre comédien enfile avec aisance et détermination les tenues des hommes qu’il habite, aussi différents que Rommel, Pétain, Laval, de Gaulle, Eisenhower ou de simples résistants à l’ardeur téméraire et des soldats vaillants qui écrivent des lettres bouleversantes avant d’être fusillés…
Malgré les bruits de bottes, le hourvari des bombardements, la Royale Air Force déverse des tracts au-dessus de la France occupée et répand ces vers « …Sur le sable, sur la neige, J’écris ton nom/Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie, je suis né pour te connaître, pour te nommer : LIBERTÉ »
6 juin 4h30 Eisenhower lâche : « Ok, let’s go »
Enfilant les 50kg de son équipement et attirail de parachutiste, nous sommes dans le C-47, avec le soldat américain « Christophe(r) » arborant son insigne de la Jump Wing et on décolle avec lui, on entend le bruit des obus, on voit les balles traçantes ; puis c’est la drop zone, le saut dans le vide, l’atterrissage, les bruits de criquets, d’autres sont vivants, Ouf… « Nous y sommes ! Nous allons libérer la France ! »
Christophe Paris nous a bien chahutés dans sa carlingue et le public redescend sur terre, ravi de voir notre héros au milieu du peuple sur les Champs-Élysées, le 26 août 1944, avec le Général de Gaulle qui n’est pas seul « Il porte avec lui tous ceux tombés au combat, la France libre, la résistance intérieure, et le silence des voix… »
Puis, avec une infinie douceur, notre interprète à la sensibilité magnétique, vient déposer au bord de la scène tous les habits endossés pour les offrir symboliquement aux spectateurs en signe de réconciliation oblative.
Un spectacle flamboyant et nécessaire pour que soient entendues à jamais les voix de ceux qui ont offert leur vies pour transmettre, aux jeunes générations, les valeurs d’une République humaniste faite de Paix, de Liberté, de Courage et d’engagement…
Anne Revanne
Le Silence des voix qui se sont tues
Avec Christophe Paris
Mise en scène/autrice/création lumière Laurence Bohec
Création sonore Fred Auger
Création visuelle Pierre-Louis Chardon
Costumes Alice Gardin
Mis en ligne le 1er octobre 2025
DERNIERS ARTICLES