Entête

CHAKÂM

 

Théâtre du Chien qui Fume
Avignon
Festival Andalou

le 18 mars à 19h30

 

Ensemble Shâkam loupe 

 

L’Ensemble Chakâm : porte ouverte sur le monde

 

Au milieu de la scène trois instruments, un tar, sorte de guitare distinguée au long manche d’origine iranienne, un qanun, comme une harpe à plat, de la famille des cithares, d’origine arabe et iranienne et une viole de gambe, ancêtre du violoncelle, instrument de la renaissance qui réapparaitra avec la musique baroque.

Trois instruments d’horizons éloignés, trois instruments aux caractéristiques bien définies porteurs des musiques du monde.

Les trois musiciennes sont comme leurs instruments, elles supportent une musique propre mais qui se marie avec celles d’autre continents, d’autres nations.

C’est alors une plongée dans une musique bigarrée, que l’on appelle la musique du monde.

Les compositions sont originales écrites par des virtuoses aux influences nombreuses sur la planète.

Alors devant nous s’élèvent des mélodies évocatrices de peuples non loin des déserts, de peuples à l’abri sous leurs tentes, rassemblés dans un moment de communion.

On voyage sans cesse sur un tapis volant qui nous porte dans mille contrées, mille recoins du monde.

Métissage aux portes du Flamenco qui est issu ne l’oublions pas de multiples brassages au travers du monde.

Luis de la Carrasca a eu une riche idée découvrant ce groupe lors d’un festival en Afrique du nord de le faire venir pour le Festival de Flamenco à Avignon.

C’est d’une pureté absolue, mariages de musiques de lointains pays, civilisations fortes qui s’entremêlent et nous portent au loin dans des recoins du monde qui nous échappent.

J’ai adoré et je ne fus pas seul toute la salle a vibré, c’était royal.

Sogol Mirzae d’origine iranienne l’initiatrice du groupe, joueuse d’un tar au combien magique et capricieux

Christine Zayed, une jeune palestinienne dont la voix et la précision des doigts sur son qanum aux soixante-quinze cordes (si je ne me trompe pas) ont conquis le public.

Marie Suzanne de Loye avec sa viole de gambe apporte toute une gravité majestueuse.

Lors du concert, les musiciennes ont demandé si on pouvait donner un titre à une de leurs œuvres, pour ma part j’ai pensé tout de suite à deux titres, je vous les donne :

 – Dans les plaines où tu m’entraines que suis-je devenu ?

 –Grain à grain, les cristaux du sable recouvrent mes pas

Jean Michel Gautier

 

Trois femmes, trois virtuoses, elles sont d’ici et d’ailleurs. L’ensemble CHAKÂM nous a littéralement transportés ! Chakâm, c’est un mot en hébreu et cet ensemble a vu le jour en 2014.

Tout d’abord, la découverte de ces instruments que l’on ne connaît pas vraiment :

Le târ d’origine iranienne, le qanun instrument du monde arabe et la viole de gambe, instrument de la renaissance en Europe qui a ressurgi grâce à la musique baroque. Résultat d’un coup de baguette magique ou l’intervention de quelques divinités, cela reste un mystère. Mais dès les premières notes, cela se transforme en royaume enchanté, entre le troublant et le merveilleux. On est soufflé par la performance technique, la chorégraphie des mains posées sur leur instrument. Puis, le chant s’élève, une voix délicate et pure qui se mêle au raffinement des instruments. Leur genre musical reste le meilleur choix pour atteindre le public dans ses émotions.

Chacune à leur tour, elles nous traduisent l’essentiel des paroles de leurs compositions. Dans une salutaire diversité, c’est une actualité engagée, c’est aussi nostalgique, poétique, mais le tout dans une inventivité et une multiplicité des techniques qu’elles explorent avec grand talent. Elles nous entraînent dans leur déracinement, leurs bribes de souvenirs, elles nous promènent dans la violence d’un désespoir humain, d’un monde qui bascule dans le chaos, mais aussi de l’espoir qu’elles déploient avec une énergie folle, nourri par leurs voyages dans leurs pays d’origine, l’Iran et la Palestine.

On savoure également leur naturel, leur humour, le tout qui résonne dans une langue de grandes virtuoses qu’elles sont. C’est lors d’une rencontre que Luis de la Carrasca, maître du flamenco, est tombé sous le charme de ces trois jeunes femmes, Sogol Mirzae , Christine Zayed et Marie-Susanne de Loye et qui les a conviées, pour le plaisir de tous, à se produire dans le cadre du Festival Andalou à Avignon. Et on ne peut que le remercier !

Le public était au rendez-vous, le théâtre du Chien qui Fume était plein, un spectacle de haute volée, aux différentes disciplines artistiques qui apportent également un souffle de modernité.

Un spectacle qui a conquis les spectateurs venus les découvrir.

Fanny Inesta

 

Ensemble Shâkam

avec Sogol Mirzae, Christine Zayed et Marie Suzane de Loye.