Entête

LE SALE DISCOURS
ou géographie des déchets pour tenter de distinguer au mieux ce qui est propre et ce qui ne l'est pas.

 

Théâtre des Halles
84000 – Avignon

 

Le Sale Discours loupe 

 

Quelle aventure !

Dans quel monde suis- je tombé !

Au début j’avais du mal. Ce personnage au milieu de la scène se battant avec cette matière immonde, gluante et collante qui peu à peu emplissait l’espace. Et lui imperturbable qui continuait tout en discourant calmement à renverser des seaux à se couvrir de cette masse visqueuse comme issue d’un Alien. Oui les déchets sont là pour nous envahir voire nous recouvrir, oui notre société va à sa perte face à eux, oui nous allons sombrer et être envahi et recouverts... qu’importent les discours. Qu’importent les mots.

J’ai trouvé courageux ce propos, cette proposition. Placer un homme seul en scène face à cette masse gluante issue de plusieurs contenants qui nous raconte comment peu à peu, se référant à l’histoire de l’humanité, la destruction est en marche, on va à la disparition du monde.

Alors le comédien essaie de se faire avaler sous la masse gluante, noire il marche trébuche et se vautre dans ce cloaque à ciel ouvert. Quel courage, quelle abnégation !

David Wahl raconte et à partir de faits historiques nous fait saisir la place de l’homme dans l’humanité, l’évolution de notre société, notre chute et notre décadence. Pour ce faire ils s’est recouvert de cette masse comme issue d’un Alien tapi dans l’ombre.

C’est visqueux, inodore et ça se répand recouvrant le récitant qui imperturbable poursuit son explication, rien ne l’arrête. Pas même les glissades ni les chutes, pas même l’avancée inexorable de la matière.

Opération courageuse... développer un récit face à une situation indéfinissable, un homme seul face à la matière, impassible raconte et raconte encore.

Oui nos déchets vont nous submerger, la bête immonde est en marche et nous que faisons-nous ?

Jean Michel Gautier

 

Le Sale Discours
ou Géographie des déchets pour tenter de distinguer au mieux ce qui est propre et ce qui ne l'est pas.

 

Texte et interprétation David Wahl

Mise en scène  Pierre Guillois
Régie générale  Jérôme Delporte en alternance avec Jean-Yves Marion
Collaboration artistique, accessoires  Anne Wagner dit Reinahrdt
Lumière Maël Guiblin 
Création sonore  Nicolas Coulon