ITA L. NÉE GOLDFELD
À L’Oriflamme
3.5 rue du portail Matheron
84000 – Avignon
à 17h30
Jusqu’au 21 juillet
relâches les 8 et 15 juillet
Dans un intérieur tout simple, à Paris en 1942 la police vient de partir donnant une heure à Ita pour préparer ses affaires.
Elle ne sait que faire, désemparée et seule pour affronter une fois encore la situation de migrante.
Son mari est mort, son fils arrêté elle est seule sans appui, sans conseil.
Que faire ? fuir mais pour aller où, partir avec la police dans l’espoir de retrouver son fils dans un camp.
Pourtant elle a déjà fui un pays, elle connaît le sort des immigrés, les incertitudes, les manques.
Elle se croyait à l’abri dans ce pays des droits de l’homme, elle pensait sa fuite stoppée, mais il n’en est rien... alors c’est le désespoir.
Désespoir d’une femme, d’un peuple.
Elle ne cherche pas à fuir, ne sachant pas où aller, et surtout désespérément seule.
On revit là les pogroms contre les juifs, leur situation sans lendemains.
On les revoit préparant leur valise pour y mettre quoi ? Pour aller où ? C’est le vide total.
On repense à tous ces juifs perdus sans repaires réceptionnés sur des quais de gare pour aller vers les chambres à gaz.
On pense à cette femme qui ne sait où trouver de l’aide, qui n’a plus les moyens de s’enfuir, qui est désespérément seule avec sa croix cousue sur la poitrine.
C’est cette situation que Françoise Nahon partage avec nous dans la plus grande simplicité avec un regard perdu.
C’est simple mais efficace, le texte d’Éric Zanettaci donne l’essentiel et la mise en scène de Patrick Zeff-Samet joue de la simplicité, du réalisme. Françoise Nahon nous livre un portrait touchant, déchirant.
Jean Michel Gautier
Nous sommes en 1942. Nous nous retrouvons dans un petit appartement et l'on entend une porte qui claque. C'est la police qui vient de partir, après avoir annoncé à Ita L. qui est veuve et juive, qu'elle a une heure pour prendre ses affaires et s'en aller, avant qu'ils ne reviennent la chercher.
Il y a même un policier qui lui a dit de faire vite et partir avant leur retour.
Évidemment elle ne sait pas ce qui l'attend si elle reste. Elle sort sa valise, et commence à y mettre quelques affaires, des choses personnelles et des photos, tout en nous racontant les moments forts de sa vie. Avec son mari, sa jeunesse, son mariage. Son fils vient d'être arrêté, et emmené au camp de Drancy.
Elle ne sait pas quoi faire. Elle ne sait pas où aller. Et surtout elle espère le retrouver...
Plongée dans ses souvenirs, elle ne voit pas le temps passer.
Ceci est une histoire vraie, comme il y en a eu beaucoup à cette époque.
Françoise Nahon, joue ce personnage avec beaucoup de réalisme, défendant un texte très fort.
On vit cette heure avec elle, dans l'angoisse, et l'horreur de la guerre.
Puis on entend frapper à la porte c'est la police qui revient.
Alors elle enfile son manteau où est cousue l'étoile de David prend sa valise et sort dignement.
Une pièce à voir, où se dégage beaucoup d'émotions.
Robert Aburbe
Ita L. née Goldfeld
d’Éric Zanettacci
Mise en scène de Patrick Zeff Samet
Avec Françoise Nahon
Musique Elisa Munoz
Lumières Thibaut Caligaris
Scénographie Tony Munoz
Mis en ligne le 8 juillet 2024
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