PARFUM DE FEMME

 

Théâtre du Chien qui fume
75 rue des Teinturiers
84000 – Avignon

du 7 au 31 juillet
à 16h30
relâche les lundis12,19,et 26

 

Parfum de femme loupeCrédit Photo Philippe Hanula 

 

Une belle prestance, une allure de matamore, sanglé dans un costume blanc, le capitaine Fausto Consolo cache son mal être derrière une façade dure et dédaigneuse vis à vis de son entourage. La perte de la vue suite à l'explosion d'un engin militaire provoque en lui une diminution inacceptée, un handicap qu'il ne veut pas reconnaître, qu'il veut négliger. Il utilise alors un jeune conscrit pour lui ouvrir son chemin, pour l'aider à se déplacer, pour être son regard. Par contre, il a développé une faculté curieuse, l'odorat, qui lui permet de savoir si une femme se trouve dans les parages, laissant derrière elle un parfum caractéristique qu'il peut décoder.

Jean Marc Catella a l'allure, le physique dans lequel il inscrit un jeu d'une grande puissance. Il est remarquable dans ce rôle, aucun faux pas, le personnage est investi, marqué. Il est magnifique de justesse. À ses côtés Giovani Bertazzi interprété par Hugo Valat progresse au fil du récit. Il débute jeune recrue timide et complexée pour devenir ensuite un guide qui peut prendre des décisions pour le capitaine, il n'est plus soumis, il est son regard, le prolongement de son être, il fait corps avec lui.

Nicolas Geny prend en main avec maestria tous les autres rôles, du curé à l'ami en passant par le voyageur. Il est précis et juste. Un très bon comédien qui a une belle palette.

Enfin,Vanessa Aiffe Ceccaldi va jouer tous les rôles fémininS, de la bonne à l'amie en passant par les filles de la rue donnant toute une palette de sentiments en peu de temps. Elle se donne sans compter, même dans des scènes difficiles. Très beau travail, un bel investissement, beaucoup d'aplomb et de courage.

Gérard Vantaggioli a frappé fort en faisant une adaptation proche du texte original mais surtout en donnant beaucoup de corps et d'âme à ses personnages. On aime ces moments en train lors du voyage vers Naples, on s'y croit, illusion parfaite.

La division de l'espace scénique en plusieurs scènes donne une vie, un réalisme évident et une beauté plastique non négligeable.

Il faut avouer que c'est une réussite, tout a été fait avec justesse et délicatesse, une pièce qui est à la hauteur du film de Dino Risi avec Vittorio Gasmann, ça c'est un exploit.

Bravo Gérard

Jean Michel Gautier

 

Parfum de femme

de Giovanni Arpino
Mise en scène et adptation Gérard Vantaggioli

Avec Jean-Marc Catella, Vanessa Aiffe-Ceccaldi, Nicolas Gény, Hugo Valat

Traductrice : N. Bauer
Musique originale : E. Breton
Création lumière : F. Michallet
Régisseur son : J. Meysen