Entête

SALLE DES FÊTES

 

Théâtre Ouvert
159 avenue Gambetta,
75020 – Paris
01 42 55 55 50

Jusqu’au 29 janvier 2023.
Mardi, mercredi à 19h30 /
jeudi, vendredi, samedi à 20h30,
dimanche à 16h

 

Salle des fêtes loupe

 

 

« Le théâtre, c'est des personnages qui parlent » répondait un élève en cours de théâtre à son professeur accablé. On pourrait lui répondre : « Pas que ! »

Baptiste Amman, en tout cas, a retenu que la parole doit être reine. Et il le prouve, sans doute exagérément. Sous couvert de ratisser large, il multiplie les monologues et nous dit tout sur tout. Ainsi, on entend des considérations sur une histoire d'usine, sur la rédaction d'un roman, l'histoire des "cigare-box", quand un personnage ne résume pas, de longues minutes durant, l'action de la Cerisaie. Le reste, les dialogues, peinent à décoller; ce n'est, au mieux que du dialogue de série, avec des thèmes "porteurs" : autofiction, violences faites aux femmes, écologie, désespoir paysan... Point trop n'en faut.

La prétexte, c'est cette salle des fêtes rurale où tout peut se passer (débats, discussion, loto, bal...) et où, in fine, pas grand chose ne se passe.

Marion et Suze, deux amies, reprennent une maison à la campagne. Problème, elles doivent gérer l'eau et les débordements de la rivière. On a aussi droit à un maire, à une psy et son patient. D'ailleurs le côté psy est une tentation pour l'auteur avec ses « Ça me renvoie à ... » ou « Tu sais à quoi ça me renvoie ? »

Seul hic, et de taille, les personnages ne sont que des porte-parole de l'auteur-metteur en scène; Il n'ont pas de profondeur (sauvés, quelquefois qu'ils sont par le naturel de leurs interprètes) et leurs échanges ne décollent pas vraiment.

Le actrices et acteurs se promènent sur scène, faute de vraie mise en scène : d'où la mauvaise idée, souvent, d'écrire et mettre en scène en même temps.

On retiendra, quand même, quelques effets visuels, comme cette panne de courant qui fait s'avancer les personnages, porteurs de "frontales" sur une musique classique somptueuse.

À sauver également le personnage de Sam (Samuel Réhault) : fragile et excessif, musicien virtuose, il anime, et comment, les scènes dans lesquelles il paraît. Grâce à lui, quelque chose de vivant traverse la pièce. C'est d'autant plus vrai dans ses moments musicaux ou dans la scène où le jeune  paysan est tenté de se pendre et qu'il le remet "sur pied". À retenir aussi les personnages de Marion Verstraeten et Yohann Pisiou.

À voir, quand même, pour encourager ces jeunes comédiens et ce metteur en scène-auteur en devenir.

Gérard Noël

 

Salle des fêtes

de et mise en scène : Baptiste Amann
Collaboration artistique : Amélie Enon

Avec : Olivier Brunhes, Alexandra Castellon, Julien Geffroy, Suzanne Jeanjean, Lisa Kramarz, Caroline Menon-Bertheux, Rémi Mesnard, Yohann Pisiou, Samuel Rehault, Marion Verstraeten

Régie générale : François Duguest
Création lumière : Florent Jacob
Création sonore : Léon Blomme
Plateau et régie scène : Philippe Couturier
Scénographie : Florent Jacob
Costumes : Suzanne Aubert, Estelle Couturier-Chatellain
Direction de production-diffusion : Morgan Hélou