Entête

RAMBUKU

 

Théâtre de la Bastille,
76 rue de la Roquette,
75011 Paris.
01 43 57 42 14             

Jusqu’au 22 décembre 2021 à 19h30.
Du 4 au 15 janvier 2022 à 19h30.

Relâche les dimanches, les lundis 13 déc et 10 janv.

 

Rambuku loupe

Photo @ Tim Wouters

 

Tout est théâtral... ou bien rien ne l'est. Dès qu'un comédien est en scène, quoi qu'il fasse, c'est théâtral ! Un personnnage faisant glisser des glaçons dans des verres, c'est du théâtre. Partant de ce principe... usé, on nous présente ici le troisième opus d'une trilogie de Jon Fosse. Cet auteur, qu'on avait connu plus inspiré (Le fils, notamment ...) surfe sur son succès. On allait écrire, sa facilité.

Soit donc une jeune femme qui monologue : elle est entourée d'un homme à lunettes tenant un menuscrit de la pièce (le metteur en scène ?) et d'un autre, barbu, assis sur une chaise, à la limite de la scène. Il ne fait rien, ce qui est déjà beaucoup. Il mime l'ennui ou l'hésitation. Voir le refus; Surtout quand le personnage féminin voudrait qu'il lui donne la réplique. Elle évoque leur couple passé et surtout cette ville ou ce pays, Rambuku... où il doivent aller, où ils vont aller, c'est fatal.

Le propos, ici, est ambigu : on ne sait si le comédien fait grève ou s'il tergiverse, ou bien si le personnage qu'il incarne refuse d'entrer dans le jeu, dans cette situation de couple qui se délite.

Le décor, autour, suggère un théâtre et ses coulisses, et tout ce que nous voyons pourrait s'apparenter à une répétition. La jeune femme s'énerve. À force de ressasser et de répéter Rambuku, Rambuku... elle obtient enfin (pourquoi ?) qu'il lise les pauvres mots qu'elle lui fait passer sur des feuilles de papier.

Et que dit-elle ? Qu'elle veut absolument aller à Rambuku, qui représenterait la solution à tous leurs problèmes. Puis Rambuku devient un personnage qu'elle attend... façon Godot dans la célèbre œuvre de Beckett.

On n'est guère plus avancé.

La pièce file sa petite allure. Des rideaux tombent. L'homme au manuscrit observe tout cela avec intérêt, un intérêt sans commune mesure avec  celui du public qui se manifeste parfois par des rires nerveux.

Que veut-on nous dire ?

Qu'y avait-il à comprendre ?

Ce spectacle se voudrait une réflexion sur l'abandon, l'espoir... mais ausi la solitude.

On en est loin.

Et puis, comprendre, on peut. Simplement, on n'est pas touché par ce qui se passe, même si, à la fin, les deux personnages enjambent enfin les rideaux à terre pour s'éloigner bras dessus, bras dessous.

Facile.

Gérard Noël

 

Rambuku

Texte : Jon Fosse.

De et avec Kayije Kagame, Damiaan De Schriver et Matthias de Koning.

Costumes : Elisabeth Michiels
Technique : Tim Wouters
production STAN et Maatschappij Discordia