Entête

CLÔTURE DE L’AMOUR

 

Théâtre 14
20 avenue Marc Sangnier
75014 Paris

Jusqu’au 4 mai 2024

 

Clôture de l’amour loupe

© Marc Domage

 

Pièce devenue classique dans le répertoire du théâtre contemporain, Clôture de l’amour de Pascal Rambert, adaptée à travers le monde, est repris dans sa distribution originelle avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey. Le souvenir vif de cette déflagration aux Bouffes du Nord en 2015, rend cette redécouverte peu aisée, tant l’attente est grande. Le plateau du Théâtre 14 n’est pas le même écrin, l’espace plus resserré, plus plein. Les comédiens arrivent sur le plateau, Stanislas Nordey (Stan) commence son monologue.

Le corps droit, le geste sûr, le comédien est face à Audrey Bonnet (Audrey), tour à tour, droite, courbée, tremblante mais toujours vaillante. La diction est parfaite, les consonnes sont des uppercuts, appuyant un argumentaire simple, empli de post rationalisation. Audrey va déconstruire cette mécanique qui semble implacable. Stan, à son tour, s’affaisse, muet et meurtri, par ce discours personnel, percutant et sans ménagements. Il est difficile de jongler entre le comédien et le personnage, tant ils l’incarnent dans leur chair. Joie du spectacle véritablement vivant ! L’énergie sur le plateau doit s’équilibrer selon les soirs. Stanislas Nordey étant plus dans la retenue face à Audrey Bonnet dans le cri. Tout sort, les larmes, la sueur, la bave mais la parole reste sûre, précise et cassante.

Les deux positions monolithiques rendent le texte un peu long. Son intérêt n’est peut-être pas là mais dans les détails insignifiants, universels de la vie à deux. Une catharsis opère malgré soi. C’est la force de ce texte brillamment interprété.

Alexandra Diaz

 

Clôture de l’amour

Texte, conception, réalisation Pascal Rambert

Avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey

Lumières Pascal Rambert et Jean-François Besnard
Régie générale Félix Löhmann
Régie lumière Olivier Bourguignon
Musique arrangement Alexandre Meyer de la chanson Happe (Alain Bashung - Jean Fauque)