Entête

PELLÉAS ET MÉLISANDE

 

Théâtre de l'Athénée Louis-Jouvet
2-4 Sqare de l'Opéra-Louis Jouvet
75009 Paris

Jusqu’au 25 février 2024
Tous les jours à 20h sauf le dimanche à 16h

 

Pelléas et Mélisande loupe

Photo © Guillaume Castelot

 

Le mari, la femme, l’amant ? Oui, sauf que nous sommes loin, très loin du théâtre de boulevard avec cet opéra de Claude Debussy, étrange pièce lyrique symboliste qui baigne dans une atmosphère onirique et mélancolique. Qui est Mélisande, celle qui apparaît d’abord pour une petite fille craintive qui pleure au bord de l’eau, surgie de nulle part ? Une princesse qui veut oublier son passé et jeter sa couronne d’on ne sait quel royaume ? Une magicienne dont la longue et sensuelle chevelure affole les hommes ? Le destin tragique de cette femme désirée puis épousée par Golaud avant qu’elle ne s’éprenne de Pelléas, est tout autant le drame intérieur d’une quête d’amour tourmentée dans un monde de violence et de pouvoir.

Le caractère délicat et presque éthéré de cet opéra qu’est Pelléas et Mélisande ressort particulièrement dans sa version piano-chant que Claude Debussy a lui-même composée, et qui a été choisie par les metteurs en scène Moshe Leiser et Patrice Caurier pour une version intimiste dans des décors contemporains, avec canapé en tissu, chaise roulante et revolver. L’inséparable duo, fidèle à son style, privilégie la sobriété de tableaux d’ensemble photographiques posés mais ici les jeux d’acteurs des chanteurs sont travaillés, notamment la transformation de Golaud en mari jaloux. Accompagnés par la main tout en nuances subtiles de Martin Surot au piano, les six chanteuses et chanteurs sont de jeunes artistes formés à l’abbaye de Royaumont, même si certains comme la soprano Marie-Laure Garnier – dont le rôle est cependant très court – ont déjà été distingués par des récompenses telles que le prix « révélation artiste lyrique » des Victoires de la musique. L’agilité et la rondeur de la voix de l’autre soprano, Marthe Davost, donnent une certaine chaleur qui contraste avec la tension du drame qui se joue sous nos yeux, dans nos oreilles ou plutôt à l’intérieur de nos âmes.

Frédéric Manzini

 

Pelléas et Mélisande

De Claude Debussy
Version piano-chant
Mise en scène : Moshe Leiser & Patrice Caurier
Assistant à la mise en scène : Arthur Hauvette

Pianistes (en alternance) : Martin Surot et Jean-Paul Pruna

Avec : Jean-Christophe Lanièce (baryton), Marthe Davost (soprano), Halidou Nombre (baryton-basse), Cyril Costanzo (basse), Marie-Laure Garnier (soprano), Cécile Madelin (mezzo-soprano)